Réunis au Complexe Mohammed VI de football le 21 mai, les principaux acteurs publics et privés marocains ont affirmé leur mobilisation autour de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030, lors d’une rencontre stratégique coorganisée par la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et la CGEM.
Pour Fouzi Lekjaa, président de la FRMF et ministre délégué chargé du Budget, ces deux compétitions marquent une nouvelle étape dans un processus de transformation engagé depuis plus de vingt ans, impulsé par la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Plus que des rendez-vous sportifs, elles sont conçues comme des catalyseurs de développement économique, social et culturel.
Fouzi Lekjaa a rappelé que le Maroc n’a pas attendu sa désignation pour lancer des projets structurants. Dès 2025, le Royaume accueillera la CAN féminine, puis la Coupe du Monde féminine U17, créant ainsi une dynamique de préparation. Le ministre a insisté sur la dimension d’héritage : stades modernisés, infrastructures ferroviaires et aéroportuaires renforcées, expertise nationale valorisée — notamment sur le chantier du stade de Rabat mené par des compétences marocaines.
Il a également souligné l’ouverture continentale de cette démarche, invitant la diaspora, les jeunes talents et les start-ups africaines à s’y associer. « Le succès repose sur une implication collective », a-t-il affirmé, saluant l’engagement de la CGEM.
Prenant la parole, Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné l’opportunité unique offerte par ces compétitions pour accélérer la mise en œuvre de projets structurants : généralisation de la 5G, doublement des capacités aéroportuaires, extension du réseau ferroviaire, modernisation des infrastructures touristiques.
Il a estimé à plus de 1 000 milliards de dirhams les investissements publics à engager d’ici 2030, avec un impact estimé à 1 point de PIB par an. Il a appelé les entreprises, en particulier les TPME, à se préparer dès maintenant aux appels d’offres et partenariats à venir, plaidant pour une structuration anticipée, une montée en compétences et un appui à l’innovation.
Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, a présenté un secteur en plein essor, avec 17,4 millions de touristes en 2024. Le Mondial est vu comme un levier de long terme, avec une audience télévisuelle estimée à 5 milliards de téléspectateurs, et des retombées économiques dont 40 % profiteront directement au tourisme. Elle a insisté sur une vision pérenne, ancrée dans les territoires, portée par des dispositifs comme Cap Hospitality, les fonds M6, ou encore des incubateurs dédiés au tourisme digital et à la gastronomie.
Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Culture, a quant à lui insisté sur l’importance d’une approche intégrée : sport, culture et jeunesse comme socle d’une transformation nationale inclusive. Il a présenté le Pass Jeunes, un outil d’accès aux infrastructures sportives et culturelles, et plaidé pour un modèle où les industries culturelles et créatives (ICC) deviennent un levier de croissance, à l’image de ce que le Maroc a déjà accompli dans l’automobile ou l’aéronautique.
Au-delà de l’enjeu sportif, les compétitions à venir s’inscrivent dans une stratégie plus large : faire du Maroc une vitrine d’excellence africaine, où infrastructures modernes, industries créatives, énergies propres et jeunesse engagée contribuent à bâtir une émergence durable, inclusive et inspirante.