Le Maroc ambitionne d’augmenter de plus de 50 % sa production annuelle de véhicules électriques pour atteindre 107 000 unités d’ici fin 2025, a annoncé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, mardi 3 juin à la Chambre des conseillers.
Actuellement, le pays produit environ 70 000 véhicules électriques par an, auxquels s’ajoutent 120 000 modèles hybrides. Cette montée en puissance s’inscrit dans une stratégie industrielle tournée vers l’innovation et la mobilité durable, avec pour objectif de faire du Maroc un acteur régional majeur de l’électromobilité.
Le ministre a également confirmé le démarrage de la production locale de batteries électriques à l’horizon juin 2026, six mois après le lancement prévu des premières exportations de matières premières. Ce chantier industriel est jugé structurant pour consolider la souveraineté technologique du pays et renforcer sa capacité à servir les marchés internationaux, notamment européens.
Malgré une baisse temporaire de 7 % des exportations du secteur automobile — dont une chute de 27 % pour les véhicules — Mezzour a relativisé ce recul, qu’il attribue à la contraction de la demande européenne, en particulier en France, où les ventes ont plongé de plus de 25 %.
Selon les chiffres provisoires communiqués par le ministre, l’industrie représente 15 % du PIB du Maroc. Elle génère un chiffre d’affaires de 862 milliards de dirhams, emploie plus d’un million de personnes et réalise 400 milliards de dirhams à l’export, soit près de la moitié de ses revenus.
Par ailleurs, 58 % des projets approuvés par les commissions régionales d’investissement depuis le début du mandat gouvernemental concernent l’industrie. Ce taux est passé à 63 % depuis début 2025, ce qui confirme la place centrale du secteur industriel dans les priorités économiques du pays.
Ryad Mezzour a insisté sur le fait que cette dynamique ne repose pas sur une main-d’œuvre à bas coût, mais sur l’adoption de technologies avancées et la montée en gamme des capacités industrielles nationales.
