Le Conseil de la Concurrence semble vouloir sévir dans le marché marocain de la commande et de la livraison de repas. Le Conseil vient en effet d’annoncer avoir notifié des griefs à une entreprise opérant sur le marché des plateformes numériques de commande et de livraison de repas, soupçonnée d’avoir enfreint les règles de la concurrence. L’enquête s’inscrit dans le cadre d’une saisine d’office, décidée par le Conseil en février 2024, en vertu de la législation encadrant la liberté des prix et la concurrence.
Dans son communiqué, publié mercredi 28 mai, le Conseil de la Concurrence ne cite pas nommément l’entreprise concernée. Mais tout porte à croire qu’il s’agirait de la plateforme Glovo. Plusieurs éléments pointent effectivement vers la piste Glovo, l’un des acteurs les plus visibles et dominants du secteur au Maroc.
Présente dans de nombreuses villes et collaborant avec un large réseau de restaurateurs et de livreurs, l’entreprise a fait l’objet par le passé de critiques sur ses relations commerciales jugées déséquilibrées par certains partenaires.
L’instruction menée par les services compétents du Conseil aurait mis en évidence des pratiques anticoncurrentielles présumées, parmi lesquelles l’on cite notamment l’abus de position dominante sur le marché concerné, l’exploitation abusive de la dépendance économique de partenaires commerciaux et l’application de prix abusivement bas, susceptibles de fausser la concurrence.
Ces pratiques sont interdites par la loi n°104-12, qui vise à garantir un fonctionnement sain des marchés, à protéger les acteurs économiques les plus vulnérables, et à préserver les intérêts des consommateurs.
La notification des griefs ouvre une phase contradictoire durant laquelle la société mise en cause pourra se défendre. Il est important de souligner que cette notification ne constitue pas une décision finale, mais un acte de procédure préalable. Seul le collège du Conseil, réuni en séance, peut statuer sur le bien-fondé des accusations après instruction complète.