La route vers la Coupe du Monde 2030, que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal, ne se dessine pas seulement sur les chantiers d’infrastructures. Elle prend également une tournure juridique de plus en plus visible, marquée par l’arrivée en force des cabinets d’avocats d’affaires internationaux, attirés par un portefeuille de projets à plusieurs milliards de dollars.
Selon une récente enquête du média juridique américain Law, la compétition est déjà engagée entre de grands noms du droit international. En première ligne figurent notamment « A&O Shearman », née de la fusion entre « Allen & Overy » et « Shearman & Sterling », aux côtés des cabinets « Gide Loyrette Nouel » et « Asafo & Co », qui travaillent sur des dossiers stratégiques liés aux transports et infrastructures sportives.
Parmi les marchés les plus convoités : l’extension du réseau ferroviaire marocain (10,3 milliards de dollars), l’achat de nouveaux trains (2,9 milliards), et la construction du futur Grand Stade de Benslimane, qui comptera 115 000 places, pour un coût estimé à plus de 500 millions de dollars. Ce dernier, présenté comme le futur plus grand stade au monde, concentre à lui seul une intense activité juridique.
Pour se positionner sur ces appels d’offres à très fort enjeu, les cabinets redoublent d’efforts. « DLA Piper » et « Dentons » renforcent actuellement leur présence à Casablanca, devenue le hub juridique du continent africain. À l’inverse, « Al Tamimi & Company », cabinet majeur basé à Dubaï, semble peiner à suivre, ralenti par une réorganisation de ses bureaux marocains.
D’autres acteurs sont également sur les rangs. « Clifford Chance » et « Garrigues » accompagnent des entreprises espagnoles dans leurs efforts pour remporter les marchés de construction, tandis que « Bird & Bird », installé à Casablanca, conseille des banques et institutions financières impliquées dans les financements transfrontaliers des projets d’infrastructure liés au Mondial.