Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, effectuera lundi prochain une visite officielle à Melilia, marquée par l’inauguration du nouvel hôpital universitaire, un projet attendu depuis près de deux décennies. Cette visite constitue la première apparition du chef du gouvernement dans l’enclave espagnole depuis la réouverture de la douane avec le Maroc, un dossier toujours sensible sur le plan local et bilatéral.
L’ouverture partielle de l’établissement de santé intervient 19 ans après son annonce initiale, formulée en 2005 par l’ancien président du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero. Avec un investissement de 150 millions d’euros, le chantier avait connu de longues périodes d’interruption avant d’être relancé sous l’impulsion de l’actuel exécutif.
Ce déplacement de Pedro Sánchez à Melilia est aussi sa première visite depuis celle de mars 2022, dans le cadre de la « nouvelle phase » des relations entre l’Espagne et le Maroc, consécutive au changement de position de Madrid sur la question du Sahara. Depuis, les deux pays ont rouvert leurs points de passage frontaliers, dont la douane de Melilia.
Cependant, la nature de cette réouverture suscite critiques et frustrations. La Confédération des entrepreneurs de Melilia, par la voix de son président Enrique Alcoba, dénonce une douane « symbolique », limitée en volumes et en jours d’activité, « imposée selon les conditions dictées par le Maroc ».
Alors que les premières consultations externes de l’hôpital ont débuté cette semaine, l’inauguration officielle par Pedro Sánchez est déjà qualifiée d’opération de communication par l’opposition. La sénatrice Isabel Moreno du Parti populaire (PP) affirme que « les lits, les urgences et l’unité de soins intensifs ne sont pas encore opérationnels », dénonçant une cérémonie organisée pour « justifier une photo et couper un ruban ».
