L’intellectuel et essayiste Abdelmalek Alaoui a présenté ce mercredi son dernier ouvrage, Le Temps du Maroc, à l’Université Euromed de Fès (UEMF), dans le cadre du cycle de conférences de l’établissement. Cette rencontre a permis aux étudiants de découvrir un regard affûté sur les mutations du Royaume à la lumière de la crise sanitaire mondiale.
Publié aux éditions La Croisée des Chemins, l’ouvrage de 355 pages retrace, sous le sous-titre « 2020-2021 : résilience et émergence du Royaume chérifien », les dix-huit mois de la pandémie de Covid-19 au Maroc. Mais au-delà du simple récit chronologique, Alaoui livre une analyse multidimensionnelle, conjuguant histoire, géopolitique, culture et économie.
Face à une salle comble, Abdelmalek Alaoui a partagé sa vision d’un Maroc État-nation, forgé par une solidarité historique, une stabilité rare dans la région, et une confiance collective. « Le Maroc a cette singularité-là, fruit d’une conjonction entre l’histoire et la géographie », a-t-il déclaré, avant de révéler un épisode méconnu : « L’histoire rendra justice au Maroc, qui a envoyé 25 millions de masques à l’Algérie sans communiquer dessus ».
Dans Le Temps du Maroc, l’auteur salue la gestion anticipée de la crise sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, en soulignant la mobilisation rapide de l’État, la production locale de matériel sanitaire, et le lancement efficace de la campagne de vaccination. Mais le livre va au-delà de l’actualité, en replaçant la pandémie dans un continuum historique. Alaoui convoque Léon l’Africain, Ibn Khaldoun ou encore Edgar Morin pour offrir une perspective anthropologique et comparatiste à sa réflexion.
Loin de l’essai académique froid, Le Temps du Maroc est aussi un texte personnel et politique, où l’auteur appelle à un nouveau patriotisme lucide, alliant exigence critique et fierté nationale. En filigrane, il rend hommage à son père, Moulay Ahmed Alaoui, figure tutélaire du journalisme marocain, dont il prolonge l’héritage en relançant le titre emblématique Le Temps du Maroc, sous une forme renouvelée.