Dans un contexte déjà tendu, la situation de Glovo s’est encore compliquée. Cette fois-ci sur le plan européen. Ce lundi 2 juin, la Commission européenne a infligé une amende de 329 millions d’euros à Glovo et sa maison mère Delivery Hero, pour avoir participé à une entente illégale dans le secteur de la livraison en ligne.
Les deux entreprises sont accusées d’avoir convenu de ne pas recruter mutuellement leurs employés, échangé des données commerciales sensibles et réparti les marchés de livraison dans plusieurs pays de l’Espace économique européen.
Glovo a reconnu les faits et accepté un règlement à l’amiable. Sa part de l’amende s’élève à 105,7 millions d’euros, tandis que Delivery Hero devra verser 223,3 millions d’euros.
La Commission souligne qu’il s’agit d’une première historique, marquant sa volonté de sanctionner également les abus sur le marché du travail, ainsi que l’usage anticoncurrentiel d’une participation minoritaire dans une entreprise concurrente. Entre 2018 et 2022, Delivery Hero avait progressivement pris le contrôle de Glovo, ce qui aurait facilité la coordination illégale entre les deux sociétés.
Au Maroc, la plateforme de livraison Glovo est dans la ligne du Conseil de la Concurrence. Ce dernier a notifié, le 28 mai dernier, ses griefs à l’encontre de la société espagnole, soupçonnée de pratiques anticoncurrentielles sur le marché national de la commande et de la livraison de repas en ligne. Cette notification intervient dans le cadre d’une enquête ouverte en février 2024, suivie d’une perquisition surprise en octobre de la même année.
Glovo est accusée d’atteintes aux règles de concurrence sur les plateformes numériques, aussi bien au niveau local que national. L’affaire est en cours d’instruction et pourrait aboutir à des sanctions si les faits sont confirmés.
Déjà fragilisée par l’enquête au Maroc, Glovo se retrouve désormais au cœur d’un double front judiciaire, national et européen, qui pourrait sérieusement entacher sa réputation et remettre en question son modèle de croissance.