Pass vaccinal au Maroc : Cinq questions au Pr. Khalid Fathi, chercheur en questions de santé

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L’opération de vaccination et le pass vaccinal ne portent pas atteinte à la liberté, mais au contraire «ils nous la rendent après que l’épidémie nous en a privés», a estimé le Pr. Khalid Fathi, chercheur en questions de santé.

Dans un entretien, Pr. Fathi met l’accent sur le rôle de l’opération de vaccination et du pass vaccinal dans la restitution de la liberté aux citoyens après que l’épidémie les en a privés.

1/ Quelle est votre réponse à ceux qui estiment que le pass vaccinal porte atteinte à la liberté ?

L’opération de vaccination et le pass vaccinal ne portent pas atteinte à la liberté, mais au contraire ils nous la rendent après que l’épidémie nous en a privés.

Il ne faut pas oublier que chaque retard accusé dans la vaccination conduit à de nouveaux variants pouvant être plus mortels, plus dangereux et plus résistants aux vaccins, c’est pourquoi nous devons gérer notre liberté de manière collective pour la vaccination, car c’est le seul moyen pour éviter un éventuel retour aux mesures de restrictions.

Ceux qui refusent le vaccin anti-coronavirus et rejettent le pass vaccinal constituent le maillon faible de la chaîne dans la lutte contre l’épidémie et leur comportement peut entraîner la perte des efforts consentis.

2/ Votre avis concernant les arguments des anti-vaccins ?

Le Royaume a réussi à faire face à la propagation de la pandémie alors que des pays développés ont échoué dans cette tâche. Les Marocains doivent considérer ce privilège à sa juste valeur et jeter un regard sur la réalité prévalant dans certains pays voisins qui n’ont pas pu assurer la vaccination à leurs citoyens.

Le Maroc a prouvé qu’il est à la hauteur pour relever le défi de la pandémie surtout en ce qui concerne le volet afférant à la gratuité du vaccin dans une conjoncture internationale difficile marquée par la lutte pour le vaccin et son monopole par les pays industrialisés.

3 / Que répondre à ceux qui minimisent l’importance de cette réalisation scientifique ?

Face à l’épidémie, nous devons en tant que citoyens de ce monde remercier le destin et aussi les scientifiques qui ont réussi à développer des vaccins anti-Covid-19 dans un temps record et à un moment où les scientifiques n’ont pas encore développé un vaccin efficace contre certaines maladies graves comme le Sida.

Il ne faut pas minimiser l’importance de cette réalisation scientifique inédite. Il faut faire confiance à la science et éviter d’écouter ceux qui ignorent la réalité.

4- Est-ce que la décision du gouvernement concernant l’adoption du pass vaccinal pour l’accès aux espaces publics a été une surprise ?

Cette mesure n’était pas une surprise dans la mesure où plusieurs indicateurs montrent que cette décision sera prise.

De nombreux pays à longue tradition démocratique ont pris cette mesure et il était donc clair, depuis au moins deux mois, que nous suivrons le même chemin, car nous sommes tous confrontés au même virus.

Le ministère de tutelle a préféré ne pas suivre la méthode de la surprise en procédant à la publication de vidéos sur son site web dans la perspective de sensibiliser les citoyens sur l’importance du pass vaccinal en tant que document impératif. Les membres de la commission scientifique ont exprimé leur conviction quant à la nécessité d’adopter le pass vaccinal.

5 / Quoi dire aux détracteurs de la vaccination ?

Le Maroc a accumulé une grande expérience en matière de gestion de l’épidémie. L’offre de vaccins est suffisante et très diversifiée, les approvisionnements se poursuivent et la production du vaccin au niveau local est très imminente.

Contrairement à ce que pensent ceux qui sont contre ce document, l’Etat n’accorde pas des avantages aux citoyens vaccinés mais il les rétablit dans leurs droits dont ils étaient privés par le Coronavirus, et il n’y a aucune excuse pour ceux qui ont refusé de recevoir les deux doses du vaccin.

Les données scientifiques ont prouvé ces derniers mois que tous les vaccins sont sûrs, efficaces, sans effets secondaires dangereux et leurs bénéfices sont supérieurs aux risques.

La question fondamentale à poser est de savoir si la majorité des personnes souhaitant se faire vacciner doivent supporter les conséquences de la maladie et si le système de santé et la société doivent supporter l’épidémie avec tous ses impacts sociaux, psychologiques et économiques uniquement parce qu’une minorité est contre le vaccin ?

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