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L’Otan va renforcer son dispositif militaire en Europe de l’Est

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L’Otan va renforcer substantiellement son dispositif militaire en Europe de l’Est dans le contexte du conflit russo-ukrainien, a annoncé mercredi le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, à une semaine d’un sommet des chefs d’État et de gouvernements alliés à Bruxelles, en présence du président américain Joe Biden.

Le commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), le général américain Tod Wolters, a été chargé par les ministres de la Défense des trente pays alliés de préparer différentes options pour un renforcement du dispositif militaire sur le flanc Est de l’Otan, en particulier en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et en Slovaquie – quatre pays voisins de l’Ukraine.

Ces propositions militaires seront alors soumises d’ici « quelques semaines », avec comme objectif une approbation par les dirigeants alliés lors du sommet prévu en juin à Madrid, a affirmé le secrétaire général de l’OTAN lors d’une conférence de presse clôturant une réunion extraordinaire des ministres de la Défense alliés à Bruxelles uniquement consacrée à la guerre en Ukraine et à la réponse à apporter par l’Alliance et ses partenaires.

Stoltenberg a évoqué la nécessité d’un « reset » de la défense collective – la raison d’être de l’organisation fondée en 1949 pour répondre à la menace soviétique – face à la « nouvelle réalité » créée par l’opération militaire russe en l’Ukraine.

« L’Otan ne tolèrera aucune attaque visant la souveraineté de l’Alliance ou son intégrité territoriale », a-t-il averti.

« Il (M. Poutine) va avoir davantage d’Otan à ses frontières », a fait observer M. Stoltenberg, en notant que « plusieurs centaines de milliers de militaires sont en état d’alerte » et que « plus de 100.000 militaires américains sont présents en Europe » au nom de la solidarité transatlantique.

Il a aussi rappelé que 40.000 soldats étaient placés, à la suite du lancement le 24 février de l’opération russe en Ukraine, sous le commandement direct de l’Otan, principalement en Europe de l’Est, avec le soutien de moyens maritimes et aériens.

C’est la première fois que l’Otan a activé sa force de réaction rapide, la « NATO Response Force » (NRF) et son élément « fer de lance » la VJTF. L’Alliance a aussi entamé le déploiement de systèmes anti-missiles en Pologne et en Slovaquie, alors que le nombre d’avions de combat présents en Europe de l’Est a été sérieusement revu à la hausse.

M. Stoltenberg a assuré que l’Otan n’avait pas l’intention de déployer des forces au sol et dans le ciel ukrainien, rejetant ainsi une suggestion polonaise d’une « mission de paix protégée par des forces armées » de l’Otan en Ukraine et les appels de Kiev – répétés mercredi par le président Volodymyr Zelensky en visioconférence devant le Congrès américain – en faveur d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de pays.

« Il n’est pas question de déployer des troupes de l’Otan ni des avions en Ukraine », a dit le secrétaire général de l’Alliance.

Il a aussi prévenu que le renforcement en vue de la dissuasion et de la défense alliés nécessiterait « des investissements majeurs », alors que les États membres se sont engagés à consacrer 2% de leur Produit intérieur brut (PIB) à des dépenses militaires d’ici 2024.

L’Otan tiendra jeudi prochain un sommet extraordinaire. Le président américain Joe Biden, qui sera à Bruxelles pour cette occasion, se joindra également aux dirigeants de l’UE pour la première journée de leur sommet de printemps.

« Nous examinerons à la fois notre réponse immédiate et les changements que nous devons effectuer pour notre sécurité à long terme », a ajouté le secrétaire général de l’Otan.

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