L’architecture marocaine, entre héritage et modernité

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De la simple habitation aux grands projets structurants, l’architecture rythme le quotidien de tout un chacun. Elle façonne un cadre de vie contribuant au bien-être individuel et au bien-vivre collectif, pourtant tout le champ de son influence reste souvent méconnu.

Située aux confins de l’art et de la technicité, l’architecture est une discipline complexe qui embrasse, au delà de l’esthétique, des aspects techniques et fonctionnels, sans pour autant se couper du paysage sui generis dans lequel elle se déploie.

Patrimoine de demain, elle est à la croisée des grands enjeux de l’heure : écologiques de par sa dimension patrimoniale et urbaine, économiques car nourrissant l’emploi et participant à l’attractivité des territoires, sociaux par le lien qu’elle établit dans les villes, métropoles et espaces ruraux, et enfin scientifiques et d’innovation de par l’ingéniosité des architectes qu’elle mobilise pour le bien être des usagers.

Au Maroc, l’architecture miroite une histoire de styles plusieurs fois millénaire, offrant un brassage entre l’architecture antique, le style berbère, le style arabo-andalou, l’architecture néo-classique, le néo-marocain, le néo-mauresque… dont peu de pays peuvent s’en targuer.

De l’architecture marocaine se dégage toujours, à travers les constructions, une impression de grandeur, de force et d’équilibre caractérisant l’art marocain. Mosquées, riads, souks, remparts, kasbahs, palais et medersas sont autant de bâtiments qui symbolisent ce métissage. Un héritage à préserver jalousement.

Aujourd’hui, l’architecture marocaine moderne se forge une identité renouvelée tout en plaçant la commodité, le respect de la nature et l’originalité en maitres-mots.

La Journée nationale de l’architecte, célébrée chaque 14 janvier, est l’occasion de revenir sur plusieurs aspects de la profession à la lumière des mutations sociales et économiques actuelles, en particulier consécutivement à la pandémie de la Covid-19, voire de repenser la ville de demain dans le cadre d’une approche conciliant héritage et modernité, mais également d’établir une analyse profonde des conditions dans lesquelles opère l’architecte marocain.

Elle commémore, en effet, le discours de 1986 prononcé par feu SM Hassan II devant le corps des architectes, dans lequel le défunt Souverain a souligné la nécessité de développer la conception architecturale marocaine, annonçant à cette occasion la création de l’Ordre des architectes et la promulgation d’une loi spécifique à la profession. Un discours historique qui demeure une référence de par sa vision prémonitoire où se ressourcent régulièrement les architectes.

Le message de SM le Roi Mohammed VI, adressé en 2006 au corps des architectes, vient ensuite illustrer la Haute sollicitude Royale qui entoure cette profession. Le Souverain a insisté sur le rôle déterminant de l’habitat et de l’urbanisme dans le développement humain et l’édification d’une société moderne.

Afin de donner un nouveau souffle à cette commémoration, le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville et le Conseil national de l’Ordre des architectes organisent, depuis 2016, le Festival de l’Architecture qui, à l’occasion de chaque édition, met à l’honneur une des régions du Royaume.

Le rôle capital de l’architecte dans l’édification du Maroc de demain n’est plus à démontrer. Il y va de la qualité du bâti, du tissu urbain, de la ville, de l’environnement et de la vie des citoyens. Dans cet exercice, il est de mise de garantir un dosage savant entre la préservation de l’identité architecturale nationale et l’introduction, décidément inéluctable, de nouvelles tendances et techniques d’innovation.

Au demeurant, la pandémie aura inexorablement accéléré les tendances déjà émergentes vers des villes plus saines, plus humaines et plus actives, créant de nouvelles habitudes au diapason de cette tendance. À bien des égards, les mesures de confinement et de distanciation sociale remettent au goût du jour l’importance de l’espace public comme cadre de vie essentiel au bien-être physique et psychologique des citoyens.

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