La chute du géant chinois « Evergrande » stresse les marchés mondiaux

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La Bourse de New York a accusé, lundi, une de ses pires séances de l’année, fortement affectée par les inquiétudes autour du secteur immobilier en Chine et du sort du géant Evergrande.

Les principales Bourses européennes ont terminé eux aussi en très forte baisse lundi, plombées, notamment, par les inquiétudes concernant un possible défaut de paiement du numéro deux chinois du secteur immobilier, Evergrande.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,74% à 6.455,81 points, à Londres, le Footsie a reculé de 0,86% et à Francfort, le Dax a abandonné 2,31%.

L’indice EuroStoxx 50 a cédé 2,11%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 1,7% et le Stoxx 600 de 1,67%.

A l’exception du secteur de la santé, l’ensemble des autres grands indices ont affiché grise mine. Le secteur des matières premières, dont les cours souffrent de la hausse du dollar, a chuté de 3,41%.

A la baisse également, le secteur du luxe a été pénalisé par les nouvelles en provenance de Chine. Ainsi, LVMH, Kering, Hermès ont fini en repli de 1,95%, 1,33% et 1,53%, alors que Richemont et Burberry ont cédé respectivement 3,1% et 0,7%.

Parmi les rares valeurs à échapper au marasme boursier, Lufthansa, qui a annoncé dimanche le lancement d’une opération d’augmentation de capital visant à rembourser une aide publique avant de reprendre le paiement de dividendes, a fini sur un gain de 5,53%.

Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a lâché 1,78% à 33.970,47 points. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a perdu 2,19% à 14,713,90 points. Le S&P 500 a reculé de 1,70% à 4.357,73 points.

« L’aversion au risque s’est intensifiée (…) alors que des inquiétudes de contagion ont surgi concernant la faillite potentielle du groupe chinois Evergrande, le promoteur immobilier le plus endetté au monde », ont résumé les analystes de Schwab.

Le géant chinois de l’immobilier a de plus en plus de mal à faire face à sa dette de plus de 300 milliards de dollars sur laquelle il doit des intérêts cette semaine et les investisseurs craignent une faillite qui pourrait se répercuter à travers le monde.

Réagissant à ces inquiétudes, la Maison Blanche a temporisé, soulignant qu' »il s’agit d’une entreprise chinoise dont les activités sont d’abord concentrées en Chine », a indiqué la porte-parole Jen Psaki. « Cela dit, nous surveillons toujours les marchés mondiaux, y compris l’évaluation de tout risque pour l’économie américaine et nous sommes prêts à réagir de manière appropriée si nécessaire », a-t-elle ajouté.

Pour Karl Haeling de LBBW, « le risque de contagion n’existe que si les autorités chinoises laissent Evergrande tomber complètement en faillite, mais cela ne fait pas sens pour la Chine vu les problèmes internes et les coupes d’emplois que cela va créer ».

Au-delà des craintes d’un effet de dominos, d’autres facteurs ont rendu les investisseurs nerveux dans un marché qui faisait déjà du surplace depuis plusieurs séances, estimait pour sa part Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Les marchés étaient également tendus avec la réunion monétaire de la Fed qui commence mardi et l’attente d’indices sur le calendrier d’une réduction du soutien monétaire.

Les rendements sur les bons à 10 ans sur le marché obligataire baissaient à 1,30% contre 1,36% à la précédente clôture, les investisseurs cherchant des actifs sûrs.

Signe de la préoccupation des opérateurs, l’indice de volatilité du marché, le VIX, aussi baptisé « indice de la peur » a fait un bond s’élevant à autour de 25 points, son plus haut niveau depuis mai.

La totalité des onze secteurs du S&P ont conclu fortement dans le rouge. Les financières ont accusé le coup, chutant de 2,22%, dans le sillage d’une baisse des rendements obligataires. Citi, Bank of America, Goldman Sachs ont toutes lâché plus de 3%.

Le secteur énergétique a terminé en berne, cédant 3,04%, dans le sillage d’un recul des prix du pétrole.

Le titre de la firme d’engins de chantiers Caterpillar, poids lourd du Dow Jones, a fondu de 4,47% à 190,82 dollars tandis que le spécialiste du cuivre et géant minier Freeport-McMoRan a abandonné 5,69% à 31,17 dollars.

Cette accumulation de tendances à la baisse a aussi suscité des prises de profits. Le titre Alphabet, maison mère de Google, qui a gagné plus de 60% depuis le début de l’année, a lâché 1,73% à 2.780,34 dollars.

Rares titres à avoir le sourire, ceux des compagnies aériennes ont salué le fait que l’administration Biden va rouvrir les frontières aux voyageurs européens vaccinés.

American Airlines a gagné 3,04% à 20,33 dollars.

L’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard a fondu de 4,25% à 76,18 dollars alors qu’il ferait l’objet, selon le Wall Street Journal, d’une enquête du gendarme de la Bourse, la SEC, notamment sur les accusations de harcèlement au sein de l’entreprise.

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