Le Grand Casablanca s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa transformation urbaine. La Banque mondiale a débloqué 350 millions de dollars pour appuyer un ambitieux programme de mobilité et de logistique centré sur le rail. Ce financement doit permettre d’améliorer les déplacements quotidiens dans cette région charnière du réseau ferroviaire marocain, tout en renforçant les capacités de gestion de l’ONCF.
Face à une urbanisation rapide qui pousse déjà six Marocains sur dix vers les villes, le pays anticipe une hausse continue de la pression urbaine. D’ici 2050, près de 70 % de la population vivra en milieu urbain. À Casablanca-Settat, ce dynamisme se traduit par des besoins croissants en infrastructures de transport, alors que les problèmes d’encombrement, de pollution et d’accès aux services minent encore le quotidien des habitants.
Pour y répondre, l’État accélère la modernisation du rail. Dans le Grand Casablanca, le programme SIR prévoit une offre ferroviaire mieux adaptée à la densité urbaine, avec des trains plus fréquents, des gares rénovées et une meilleure couverture du territoire. Le but est clair : connecter les usagers aux pôles économiques et sociaux en moins de 45 minutes.
L’appui de la Banque mondiale vient renforcer cette dynamique. Il permettra notamment la mise en place d’un service électrifié reliant le centre de Casablanca aux communes de la périphérie comme Zenata, Mohammedia, Nouaceur ou Bouskoura. Ce projet s’étendra sur 73 kilomètres, avec des interventions techniques sur la signalisation, les installations électriques et les dispositifs de résilience climatique. Il doit aussi fluidifier le trafic de fret vers le port de Casablanca.
Le programme comprend la création ou la rénovation de quinze gares, pensées comme des hubs multimodaux intégrés au tissu urbain. Ces infrastructures respecteront des standards d’accessibilité universelle et favoriseront une urbanisation guidée par les transports en commun. À cela s’ajoutent des investissements dans la logistique ferroviaire, notamment à Aïn Sebaâ et dans la future zone logistique de Zenata.
Ce soutien financier vient aussi consolider la gouvernance de l’ONCF, engagée dans une transformation structurelle. Selon Ahmadou Moustapha Ndiaye, responsable Maghreb et Malte à la Banque mondiale, ce projet s’inscrit dans une vision à long terme alliant qualité de service et développement durable pour le Grand Casablanca.
À l’horizon 2031, les retombées attendues sont tangibles. Plus d’un demi-million de résidents devraient voir leur quotidien facilité par un meilleur accès aux transports publics. Le nombre d’emplois accessibles en moins de 45 minutes progressera de 7 %, tout comme l’accès aux services essentiels.