Le marché marocain de la livraison de repas, en pleine expansion, voit émerger un nouvel acteur prometteur. Kooul, jeune start-up fondée en 2023 par Omar Alami, vient bousculer la domination de Glovo, longtemps en situation quasi-monopolistique après le retrait de Jumia.
Selon une étude « Maroc Food Index », près de 25% des Marocains utilisent aujourd’hui une application de livraison de repas, un chiffre qui grimpe à 37% en milieu urbain. De quoi attiser l’appétit des investisseurs et encourager l’arrivée de nouveaux challengers.
Présente depuis cinq ans, la filiale marocaine de l’opérateur espagnol a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 500 millions de dirhams. Mais sa position dominante a été ébranlée début 2024 par une enquête du Conseil de la concurrence sur ses pratiques. L’affaire s’est conclue par un accord imposant plusieurs engagements : fin des clauses d’exclusivité, plafonnement des commissions à 30 % et plus grande transparence vis-à-vis des restaurateurs et des livreurs.
Portée par un financement de 7,5 millions de dollars levé exclusivement auprès d’investisseurs marocains, Kooul affiche des ambitions solides. Active dans six villes (Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir et Dakhla), elle traite déjà 1 300 commandes par jour, grâce à un réseau de 750 restaurants partenaires et 250 livreurs.
La start-up emploie actuellement 80 collaborateurs et prévoit de recruter 30 nouveaux talents d’ici 2026, avec l’objectif d’étendre ses services à quatre nouvelles villes.
Si Kooul gagne du terrain, l’hypothèse d’une arrivée de Uber Eats au Maroc vient ajouter un nouvel élément à l’équation. Fort de son expérience internationale et de moyens financiers considérables, le géant américain pourrait bouleverser encore davantage un marché où le Royaume figure déjà parmi les quatre premiers marchés internationaux de Glovo, avec un taux de pénétration de 30 % pour l’abonnement Glovo Prime.
La bataille pour séduire les consommateurs marocains ne fait donc que commencer.