Irrigation. Le Nigéria veut s’inspirer de l’expérience marocaine

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Une réunion de travail consacrée à jeter la lumière sur l’expérience marocaine riche et avérée dans le domaine de l’irrigation, a été tenue lundi à Marrakech, entre les membres de l’Association Nationale des Améliorations Foncières, de l’Irrigation, du Drainage et de l’Environnement (ANAFIDE), le Comité National Marocain de la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID), et une délégation nigériane de haut niveau.

La visite au Maroc de cette délégation nigériane, conduite par  Walson-Jack Didi Esther, présidente du Comité du pilotage du projet TRIMING (Projet de Transformation de la Gestion de l’Irrigation au Nigéria), et Secrétaire permanente au ministère fédéral des ressources en eau, est l’occasion de tirer profit de l’expérience marocaine en matière de développement et de gestion de l’irrigation, notamment en ce qui concerne l’économie de l’eau et la maintenance des réseaux et stations de distribution de cette denrée vitale.

Le déplacement dans le Royaume de la délégation nigériane de haut niveau composée d’une trentaine de personnalités, offre l’opportunité pour eux de s’imprégner davantage du modèle marocain en matière d’irrigation en général, ou encore en ce qui concerne, l’économie d’eau, la maintenance des réseaux et des ouvrages hydrauliques, les modes de transfert de la gestion des périmètres irrigués aux Associations des Usagers de l’Eau Agricole (AUEA), ou délégataires privés dans les projets PPP, le suivi et contrôle de l’irrigation et drainage.

Intervenant à cette occasion, Aziz Fertahi, président de l’ANAFIDE, a fait savoir que cette visite offre l’opportunité de consolider les relations entre les deux parties, notant que « le Maroc ambitionne la création d’un véritable pôle africain, afin d’oeuvrer conjointement dans ce domaine et donc, de pouvoir échanger les expertises et expériences respectives.

Il s’est dit très honoré d’accueillir cette délégation nigériane de haut niveau, pour partager les acquis du Royaume en matière d’irrigation et de gestion des ressources hydriques, appelant les membres de ladite délégation à prendre part au travaux de la 10è Conférence internationale de la micro-irrigation prévue en mai prochain à Dakhla, considérée comme un rendez-vous incontournable pour l’ensemble des acteurs opérant dans le secteur de l’irrigation durable.

« Il va sans dire qu’aujourd’hui, les changements climatiques mobilisent de plus en plus toutes les nations du Globe. La plupart des pays africains sont confrontés à la problématique de gestion durable de l’eau dans le domaine agricole, bien qu’à des degrés divers », a-t-il expliqué, estimant que l’irrigation offre un potentiel énorme pour accroître la résilience de l’agriculture en Afrique et contribuer ainsi, à son développement.

Et de poursuivre que dans le cadre du programme d’économie d’eau en irrigation que mène le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, et des eaux et forêts, le Royaume ambitionne d’atteindre une superficie d’un million d’hectares irrigués à l’aide de l’irrigation localisée à l’horizon 2030.

Les efforts se poursuivent également afin de recourir à l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles, notamment l’épuration des eaux usées en vue de leur réutilisation, ou encore le dessalement de l’eau de mer.

De son côté,  Walson-Jack Didi Esther, a relevé que le Maroc dispose d’une grande et riche expérience dans le domaine de l’irrigation, notant que cette visite lui permettra ainsi qu’aux membres de sa délégation, de s’arrêter de près sur le progrès réalisé par le Royaume dans ce domaine.

Après avoir fait part également de l’intérêt qu’elle porte à l’expérience acquise par le Maroc dans les domaines de la sécurité et de la gestion des barrages, elle a relevé que cette visite est l’occasion également de s’imprégner du niveau de la gestion participative du secteur de l’irrigation par les agriculteurs et ce, contrairement à ce qui est d’usage au Nigéria où, cette tâche est supervisée par les autorités publiques.

Sur un autre registre, elle s’est dite très honorée de l’accueil chaleureux dont elle a fait l’objet au Maroc ainsi que les membres de sa délégation, notant que son déplacement dans le Royaume lui permettra de découvrir la culture marocaine à partir de Marrakech, cette ville magique, mais aussi des autres villes auxquelles la délégation nigériane devra se rendre.

La représentante du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts,  Badia Arab, a fait part, quant à elle, de la disposition des cadres opérant dans ce secteur à assurer le transfert de leurs connaissances et expertises aux membres de la délégation nigériane comprenant des représentants des différents secteurs liés à l’environnement, à l’eau et à l’agriculture ce qui, a-t-elle estimé, est de nature à consolider la coopération et ce, conformément aux conventions de partenariat conclues entre les deux pays.

Le Directeur Régional de l’Agriculture (DRA) de Marrakech- Safi, bdelaziz Bousraref a, pour sa part, mis en avant l’intérêt particulier qu’accorde le Maroc au secteur agricole et à la gestion des ressources en eau, à travers la construction d’une série de barrages (148 grands barrages et plus de 130 petits barrages) visant, entre autres, la protection contre les inondations, la production de l’énergie électrique, et l’irrigation.

« Grâce à cette politique, le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a su bénéficier de 1,6 million d’hectares irrigués, dont 600 mille hectares irrigués via la technique de goutte-à-goutte », a-t-il précisé.

Figurent au menu du déplacement de la délégation nigériane au Maroc, des visites dans les zones sélectionnées en concertation avec la Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole (DIAEA), notamment Al Haouz, Souss-Massa et le Saiss.

Le programme des visites de terrain dans ces zones a été élaboré, en collaboration avec les Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole du Haouz à Marrakech et du Souss-Massa à Agadir, de même qu’avec la direction du projet de Sauvegarde de la Plaine du Saiss à Fès.

La délégation se rendra, entre autres, aux secteurs reconvertis en irrigation goutte-à-goutte, au centre de gestion et télé-contrôle du canal rocade dans la région d’Al Haouz, au périmètre El Guerdane, aux exploitations illustrant la valorisation et l’économie d’eau d’irrigation ainsi qu’ à la station de dessalement de Chtouka dans la région de Souss-Massa, de même qu’aux chantiers de transfert d’eau du barrage Mdez en cours de construction vers la plaine du Saiss.

Par ailleurs, des rencontres sont également prévues à Rabat en particulier au niveau de la Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole du Ministère de l’Agriculture de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, et de la Direction des Aménagements Hydrauliques du Ministère de l’Equipement et de l’Eau.

Selon l’ANAFIDE, le Maroc ne cesse d’avancer à grands pas dans la maîtrise de ses ressources hydriques, et ce grâce à la qualité de sa vision prospective, à travers laquelle il compte, notamment ériger 40 nouveaux barrages à l’horizon 2030 et atteindre ainsi une capacité de stockage de 30 milliards de m3 d’eaux pluviales.

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