Fitch Ratings dégrade la notation souveraine de la Tunisie de B- à  »CCC »

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L’Agence de notation « Fitch Ratings » a annoncé vendredi avoir décidé de réviser à la baisse la note souveraine de la Tunisie de « B- » avec perspectives négatives à « CCC ».

Dans un communiqué, Fitch rappelle qu’elle n’attribue généralement pas de perspectives ou n’applique pas de modifications aux notes égales ou inférieures à CCC.

La dégradation de la note à CCC, explique Fitch, reflète « des risques de liquidité budgétaire et externe accrus dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International (FMI), après les changements politiques de juillet 2021, qui est nécessaire pour accéder à la plupart des créanciers officiels ».

Et d’ajouter que l’opposition sociale bien ancrée et les frictions persistantes avec les syndicats limitent la capacité du gouvernement à adopter des mesures d’assainissement budgétaire, ce qui complique les efforts visant à garantir le programme du FMI.

La même source précise que parallèlement à la hausse des prix des produits de base, la lenteur de la mise en œuvre des réformes pourrait conduire à une situation où une restructuration de la dette serait nécessaire pour assurer sa viabilité, même dans le cadre d’un programme du FMI.

 » Cependant, le gouvernement a fermement déclaré qu’il n’envisageait pas de restructuration de la dette et la Tunisie ne s’est jamais engagée dans un traitement du Club de Paris « , lit-on dans le communiqué de Fitch.

Selon l’agence de notation, le déficit du compte courant restera élevé à 8,5 % du PIB en 2022, contre 7,8 % en 2021.

« Nous prévoyons que les revenus s’amélioreront en 2022 avec l’expansion de l’économie et l’expiration des mesures d’exonération fiscale, mais cela sera largement compensé par l’augmentation des subventions aux prix du carburant, du gaz et des céréales et par une charge d’intérêts croissante », poursuit le communiqué.

Il explique que les salaires et les intérêts absorberont près de 70 % des revenus et continueront de limiter considérablement, la flexibilité budgétaire malgré un gel des embauches.

L’agence prévoit une réduction du déficit à 6,9 % du PIB en 2023, en grande partie grâce à la baisse des dépenses de subventions énergétiques et alimentaires, ainsi qu’une dette extérieure qui atteindra 84 % en 2022 et 84,7 % en 2023.

Elle explique que les besoins de financement du gouvernement sont élevés en raison de l’important déficit et des échéances de la dette qui s’établiront à 9,2% du PIB en 2022 et 8,9% en 2023.

Pour l’agence de notation, un accord avec le FMI qui succèdera au programme qui a expiré en 2020 reste essentiel pour le financement extérieur, car la Tunisie a perdu l’accès aux marchés internationaux.

Bien que l’engagement des créanciers publics extérieurs à aider la transition démocratique de la Tunisie et à contenir les flux migratoires à travers la Méditerranée reste fort, le soutien financier de nombreux partenaires est lié à un accord avec le FMI.

L’Agence rappelle que le budget de la Tunisie pour l’exercice 2022 suppose qu’un programme du FMI soit mis en place d’ici le milieu de l’année et que la Tunisie recevra environ 4 milliards de dollars de financement extérieur, sur la base d’un accord avec le FMI portant sur un prêt de 700 millions de dollars.

« Notre scénario de base suppose un accord sur un programme du FMI au deuxième semestre de 2022, avec des décaissements conditionnés à l’adoption de certaines réformes », a indiqué Fitch Ratings.

Elle a précisé que cela entraînerait probablement des retards supplémentaires dans les décaissements des fonds des créanciers officiels par rapport au calendrier budgétaire, outre les risques d’exécution.

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