Filière M : Marjane tisse des ponts durables entre champs et rayons

Ce n’est pas une révolution, mais une transformation silencieuse, concrète, et profondément ancrée dans le territoire. Depuis cinq ans, Marjane Group, en partenariat avec l’Agence pour le Développement Agricole (ADA), déploie une vision nouvelle de la grande distribution : responsable, locale, solidaire. À travers le programme FILIERE M et l’initiative des Alliances Productives, le duo œuvre à reconnecter les étals des supermarchés marocains aux réalités du monde rural.

Le constat est clair, les producteurs locaux, souvent peu structurés, peinaient à accéder aux circuits formels. En créant FILIERE M en 2019, Marjane Group a décidé de changer les règles du jeu. Accompagnement technique, débouchés commerciaux, labellisation, formation, tout est mis en œuvre pour permettre à des coopératives locales de devenir des fournisseurs à part entière. Aujourd’hui, ce sont 60 producteurs locaux, dont 15 coopératives partenaires, qui participent au programme, avec une croissance du chiffre d’affaires de 17 % en 2024.

Mais l’impact dépasse le cadre économique. FILIERE M contribue à l’autonomisation des femmes, à la stabilisation de l’emploi rural et à la lutte contre l’exode des jeunes. L’exemple de Fatima Essahbani, à Béni Mellal, est emblématique; de 7 à 44 femmes membres, de 7 à 15 tonnes d’amandes produites, et une coopérative devenue moteur de changement social dans sa région.

Avec les Alliances Productives, créées en 2023, l’ambition va plus loin. En intégrant dix nouvelles coopératives à son réseau, Marjane permet à 668 producteurs – dont 36 % de femmes – de franchir un cap : 60 tonnes de produits agricoles commercialisées dès 2024. Derrière cette réussite, un accompagnement de proximité assuré par les ingénieurs agronomes du groupe et un budget de 4,6 millions de dirhams pour moderniser les équipements.

Ce partenariat public-privé fait aujourd’hui figure de modèle reproductible pour un développement agricole équitable, structuré et inclusif. Et prouve que la grande distribution, loin d’être un simple acteur économique, peut devenir un véritable catalyseur de progrès pour les territoires.

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