La ville de Fès s’apprête à accueillir, du 16 au 24 mai, la 28e édition du Festival des Musiques Sacrées du Monde. Placée sous le thème des « Renaissances », cette édition entend célébrer le renouveau artistique, culturel et spirituel à travers le monde, dans une ville qui incarne elle-même la mémoire vivante des traditions.
Créé en 1994, le festival coïncide cette année avec le 44e anniversaire de l’inscription de la médina de Fès au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans un monde traversé par les tensions, Fès se veut plus que jamais un point de convergence des cultures et des spiritualités, fidèle à sa vocation de carrefour universel.
L’édition 2025 met à l’honneur l’Italie, berceau de la Renaissance européenne, avec Florence comme ville jumelée à Fès pour l’occasion. Une manière de croiser les héritages méditerranéens autour d’un même idéal de renouveau. L’Afrique, quant à elle, sera largement célébrée à travers la richesse de ses traditions musicales et la créativité de ses artistes, porteurs d’un avenir enraciné dans des cultures millénaires.
La soirée d’ouverture, le 16 mai à Bab Makina, donnera le ton avec une grande création originale intitulée « Renaissances, de la Nature au Sacré ». Ce spectacle mêlera rituels soufis d’Afrique et d’Orient, chants sacrés, danses, projections en mapping et évocations de la Qaraouiyine et de la Renaissance italienne. Un voyage sensoriel qui retracera symboliquement les multiples renaissances de l’humanité.
Tout au long du festival, la ville vibrera au rythme d’une programmation variée et immersive. Les rituels soufis de l’océan Indien, les tambours du Burundi, les derviches tourneurs d’Istanbul, les Master Musicians of Jajouka, ou encore une création musicale inédite autour des Vêpres de Monteverdi, co-dirigée par Antonio Greco et Mohammed Briouel, se succéderont sur scène. La musique andalouse sera à l’honneur avec un concert réunissant 44 musiciens pour marquer les 44 ans du classement UNESCO de la médina. D’autres rendez-vous incluent le flamenco poétique de Miguel Poveda, une Nuit des griots entre royaume Ashanti et Empire Mandingue, ainsi que des performances venues d’Arménie, de Perse ou encore de la Côte d’Ivoire.
Le Forum du festival, espace de réflexion intellectuelle, abordera les renaissances à travers des prismes contemporains : patrimoine et cultures, intelligence artificielle, ou encore transformations géopolitiques et sociales. En parallèle, des spectacles de rue gratuits seront proposés à Bab Boujloud, dont un show du célèbre Zaouli ivoirien et des animations festives avec échassiers.
À travers cette édition, le festival confirme la place unique de Fès comme ville du dialogue, de la mémoire et de la création. Un lieu où l’esprit de Renaissance ne relève pas du passé, mais s’invente chaque année, au mois de mai.