Dans le prolongement de la déclaration conjointe du 4 décembre 2023 entre le Roi Mohammed VI et le président des Émirats Arabes Unis, Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, un nouveau consortium stratégique a vu le jour. Constitué par Taqa Morocco, Nareva et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, ce partenariat d’envergure vise à renforcer la sécurité hydrique, l’indépendance énergétique et la souveraineté industrielle du Royaume.
Annoncé ce lundi par communiqué officiel, ce programme structurant repose sur trois protocoles d’accord signés avec l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE). Il porte sur la réalisation d’infrastructures majeures dans les domaines du transport de l’eau et de l’électricité, du dessalement d’eau de mer et du développement de nouvelles capacités de production électrique, à partir de sources renouvelables et de gaz naturel.
Le programme prévoit d’abord le transfert d’eau entre l’Oued Sebou et l’Oued Oum Rabia pour une capacité de 800 millions de m³/an, afin de lutter contre le stress hydrique. Le projet prévoit aussi la construction de stations de dessalement d’une capacité de 900 millions de m³/an, entièrement alimentées par des énergies renouvelables, avec un tarif plafond de 4,5 DH HT/m³, conforme aux standards nationaux.
Il s’agira aussi de la création d’une ligne électrique HVDC de 1 400 km entre le Sud et le Centre du Royaume, d’une capacité de 3 000 MW, pour faciliter l’évacuation de la production renouvelable. Et enfin le développement de 1 200 MW d’énergies renouvelables supplémentaires à l’échelle nationale et la construction de centrales à cycle combiné à Tahaddart d’une capacité de 1 500 MW, fonctionnant au gaz naturel, pour garantir la stabilité du réseau électrique.
Ce vaste plan devrait créer plus de 25 000 emplois, dont 10 000 permanents après la mise en service des projets. Il ambitionne aussi de favoriser le transfert de technologies, le développement d’un écosystème industriel local, et l’émergence de filières de formation technique dans les secteurs du dessalement et des énergies propres.
Le financement du programme sera structuré par le consortium et mobilisé auprès de bailleurs nationaux et internationaux. La mise en œuvre effective reste conditionnée au respect des procédures réglementaires, notamment en matière de contrôle des concentrations économiques.
Le premier accord de développement a déjà été signé pour le lancement des nouvelles centrales à gaz de Tahaddart. D’autres accords spécifiques suivront pour chaque projet.
Avec cet engagement maroco-émirati, le Maroc confirme son ambition de conjuguer transition énergétique, résilience hydrique et souveraineté industrielle, dans une dynamique inscrite à l’horizon 2030.