Le milliardaire et patron de Tesla et SpaceX, Elon Musk, a annoncé samedi la création de son propre parti politique, baptisé « Parti de l’Amérique », présenté comme une alternative aux partis traditionnels américain, démocrate et républicain. Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes et de brouille publique avec Donald Trump, ancien allié devenu rival.
C’est sur son propre réseau social, X (ex-Twitter), qu’Elon Musk a officialisé la nouvelle : « Aujourd’hui, le Parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté. »
Opposé frontalement au projet de loi budgétaire du président Trump, Musk avait averti qu’il créerait sa propre formation politique si le texte était adopté. Après avoir lancé un sondage en ligne le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, auquel 65 % des 1,2 million de votants ont répondu « oui », Musk a confirmé le lancement de ce nouveau parti, affirmant vouloir « mettre fin au système du parti unique corrompu ».
Ancien soutien financier majeur de la campagne présidentielle de Trump en 2024, Musk avait même été désigné à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses fédérales. Mais en mai 2025, la relation s’est brisée brutalement, Musk critiquant ouvertement la nouvelle loi budgétaire de Trump, accusée de faire exploser la dette publique.
Le Bureau budgétaire du Congrès estime en effet que la loi augmenterait la dette de plus de 3 400 milliards de dollars d’ici 2034, en raison notamment de crédits d’impôts massifs.
« Nous vivons dans un pays au parti unique : celui des cochons qui se goinfrent », a lancé Musk cette semaine, fustigeant les deux partis traditionnels.
Bien qu’il détienne la nationalité américaine depuis 2002, Musk, né en Afrique du Sud, ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle – la Constitution réservant ce droit aux citoyens nés sur le sol américain. Cela ne l’empêche pas d’annoncer son intention de soutenir des candidats aux élections de mi-mandat en 2026, notamment contre les républicains favorables au projet budgétaire qu’il combat.
Les critiques virulentes de Musk ont profondément irrité Donald Trump. À un journaliste qui lui demandait s’il comptait expulser son ancien allié, le président américain a répliqué :
« On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu’est Doge ? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon. »
Cette référence énigmatique laisse entrevoir une tension politique et personnelle sans précédent entre deux des figures les plus influentes de la droite américaine.
Avec le « Parti de l’Amérique », Elon Musk entend mobiliser un électorat mécontent du bipartisme classique et se poser en défenseur d’une liberté politique, économique et technologique renouvelée. Reste à savoir si cette formation, encore embryonnaire, pourra bousculer un paysage politique dominé par deux grands partis depuis plus de 150 ans.