Plus de la moitié des Marocains restent exclus des services financiers

Plus de la moitié des Marocains restent exclus des services financiers
Plus de la moitié des Marocains restent exclus des services financiers

Malgré une forte connectivité numérique, 56 % des adultes marocains restent exclus des services financiers officiels, selon le rapport Findex Global Database 2025 de la Banque mondiale, publié ce mercredi. Un constat préoccupant qui met en lumière un décalage croissant entre digitalisation et bancarisation effective.

Le rapport révèle que seuls 44 % des Marocains possèdent un compte bancaire ou un portefeuille électronique, un taux inférieur à celui de l’Égypte (64 %) ou de la Jordanie (66 %). À titre de comparaison, l’Arabie saoudite atteint 79 % et les Émirats arabes unis culminent à 88 %, en tête des pays de la région MENA.

Au-delà de la possession d’un compte, c’est l’usage réel des services financiers numériques qui interroge. Seuls 32 % des adultes marocains ont réalisé ou reçu au moins un paiement numérique au cours des 12 derniers mois, contre 50 % en Égypte et 57 % en Jordanie.

Cette fracture entre accès technologique et intégration financière est d’autant plus frappante que 90 % des Marocains possèdent un téléphone mobile et 65 % se connectent régulièrement à Internet, des taux supérieurs à ceux de la plupart des pays voisins.

L’étude met également en évidence une faible utilisation des services d’épargne et de crédit officiels : 6 % seulement des adultes épargnent auprès d’une institution financière et 1 % ont eu recours à un crédit bancaire au cours de l’année écoulée.

Face à cela, le recours aux circuits informels, notamment la famille et les proches, reste dominant pour faire face aux besoins financiers du quotidien.

Comme dans l’ensemble de la région MENA, le rapport souligne un écart de 15 points entre les hommes et les femmes en matière d’accès aux services financiers. Bien que les chiffres précis pour le Maroc ne soient pas détaillés, les femmes marocaines seraient confrontées aux mêmes obstacles structurels : accès limité à l’emploi formel, contraintes sociales, manque de sensibilisation financière.

Pour combler ce retard, la Banque mondiale recommande des politiques publiques plus inclusives, notamment à destination des femmes et des foyers à faibles revenus, le renforcement de l’éducation financière et le développement de services de paiement mobile abordables, appuyés par des réseaux de distribution de proximité.

Malgré les avancées dans la digitalisation de l’économie marocaine, l’inclusion financière reste en retrait, freinant la dynamique de transformation sociale et économique. Le rapport rappelle que la modernisation numérique ne suffit pas : elle doit être accompagnée d’un accès effectif aux services bancaires pour tous.

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