L’Union européenne a entamé des discussions préliminaires avec le Maroc en vue d’un partenariat stratégique élargi, intégrant un accord global sur la migration. Ce futur cadre s’inspirerait des pactes déjà conclus avec des pays du voisinage sud tels que la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie, et vise à renforcer la coopération bilatérale sur la gestion des frontières et des flux migratoires.
Ce dialogue s’inscrit dans le cadre du programme Global Europe, nouvel instrument de financement européen destiné à renforcer les partenariats avec les pays méditerranéens. Selon Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la démocratie et de la démographie, la migration figurera parmi les piliers du futur accord UE-Maroc.
« Nous travaillons à approfondir notre partenariat avec le Maroc et allons également commencer à collaborer avec le Liban », a-t-elle indiqué dans une déclaration officielle.
Depuis 2022, l’UE a renforcé sa stratégie de « pactes migratoires à la carte » : un soutien financier accru en échange d’un engagement des pays partenaires à contrôler les départs, gérer les retours et renforcer les contrôles aux frontières. Cette logique s’est concrétisée avec Tunis et Le Caire, et Rabat pourrait être le prochain partenaire à intégrer cette nouvelle dynamique de contractualisation migratoire.
Déjà qualifié de « partenaire stratégique clé » dans le voisinage sud, le Maroc joue un rôle central dans la stabilisation régionale et le contrôle des routes migratoires atlantiques et méditerranéennes.
Ce futur accord irait toutefois au-delà du seul volet migratoire, en couvrant l’intégration économique régionale, la transition énergétique, la transformation numérique et la coopération en matière d’éducation.
Ce rapprochement intervient dans un moment où l’Union européenne cherche à sécuriser son voisinage sud, face à l’instabilité persistante au Sahel et à la complexification des dynamiques migratoires. Pour Rabat, ce dialogue offre une opportunité stratégique de peser davantage dans les équilibres régionaux, tout en négociant des contreparties substantielles en matière d’aide au développement, d’investissement et de coopération technique.