Métiers de médecine : Le Maroc ambitionne de développer le nombre de ses étudiants

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Le gouvernement a élaboré un plan ambitieux visant à accroitre le nombre des étudiants en métiers de médecine, dans le cadre des efforts visant à combler le déficit en ressources humaines accusé dans le secteur de la santé, a indiqué, lundi à Rabat, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Ce plan prévoit l’augmentation du nombre des sièges pédagogiques destinés aux étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, ainsi que l’extension des cadres des stages pratiques afin qu’ils englobent les structures sanitaires régionales, a précisé Akhannouch qui répondait à une question sur « le chantier de mise à niveau du système national de santé », lors de la séance plénière mensuelle consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des représentants.

Le Chef du gouvernement a ajouté que ce plan, qui sera activé à partir de l’année scolaire 2022-2023, ambitionne, en outre, d’augmenter de 20 % le nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de pharmacie publiques et privées, ainsi que de multiplier ce chiffre par deux à la fin de cette législature.

Pour atteindre ces objectifs fixés, a poursuivi Akhannouch, le gouvernement compte assurer les ressources humaines et moyens financiers nécessaires, en multipliant par deux le nombre des médecins lauréats des facultés et par trois celui des lauréats des écoles d’infirmiers.

Il a noté que ce plan permettra, à moyen terme (à l’horizon 2025-2026), de dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme minimum fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour répondre aux besoins de la population, et d’atteindre les objectifs chiffrés du Nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants.

Akhannouch a mis l’accent sur le rôle central des ressources humaines dans la réussite de toute réforme du secteur de la santé, dans un contexte marqué par une hausse de la migration des médecins marocains (Entre 30 et 40 % des lauréats des facultés de médecine marocaine), la faible attractivité des concours de recrutement dans le secteur public, le déséquilibre de la répartition territoriale du personnel médical et la non concrétisation de l’objectif de formation de 3.300 médecins par an à l’horizon 2020.

Le Chef du gouvernement a noté que ces indicateurs peuvent entrainer une baisse du nombre de médecins et, par conséquent, menacer la capacité du pays à renforcer l’accès aux services de santé.

Il a affirmé que cette situation impose d’accorder l’intérêt qui se doit aux cadres du secteur de la santé, en garantissant la qualité de leur formation et en les qualifiant en matière d’accompagnement du progrès scientifique dans les domaines de traitement et de prévention, tout en en œuvrant à dépasser le déficit chronique en plusieurs spécialités et métiers de la santé, à répondre à la demande croissante sur les services de santé, à prendre en considération l’équité territoriale dans la répartition géographique de ces ressources et à préparer les conditions adéquates pour le travail et motivation.

Le gouvernement veillera à opérer une révision profonde et globale de la loi-cadre 09/34 relative au système de santé et à l’offre de soins, qui est considérée comme étant la base de la mise en œuvre des axes et principes modernes encadrant le système de santé, dont le projet de la loi sur les garanties essentielles des ressources humaines des métiers de la santé qui constitue un engagement clair de la majorité et une innovation gouvernementale tenant compte des spécificités de ces emplois, a fait savoir Akhannouch.

Il a relevé que cette loi, qui prendra en considération les spécificités des différentes catégories actives dans le secteur de la santé, veillera à renforcer les garanties de protection légale des fonctionnaires et à jeter les bases d’un nouveau mode de travail dans ce domaine, en adoptant un système incitatif additionnel lié au rendement et en consacrant l’obligation de prise en charge de la formation continue pour le personnel de ce secteur, de manière à contribuer à la motivation de l’élément humain et au renforcement de l’attractivité de la santé publique.

Akhannouch a fait observer, dans ce cadre, que le gouvernement veille à adopter une approche participative impliquant les différents partenaires sociaux avant la promulgation de cette loi, en harmonie avec le principe d’écoute et de concertation adopté par le gouvernement, depuis le début de la législature, en rapport avec les différents dossiers et questions importants.

Par ailleurs, Akhannouch a affirmé qu’une réforme profonde et réelle du secteur de la santé est tributaire du développement des infrastructures, de manière à garantir la qualité des services des structures de santé et leur amélioration au profit des citoyens, ainsi que l’équité sociale et territoriale en matière d’accès aux soins.

Il a indiqué, à cet égard, que le gouvernement œuvrera à la réhabilitation des structures sanitaires pour concrétiser les objectifs de cette réforme, à travers la construction d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) dans chaque région afin qu’il soit la locomotive des structures sanitaires régionales.

Il a relevé que cette démarche est une priorité du gouvernement pour améliorer les performances des infrastructures de soins aussi bien locales, que provinciales et régionales, précisant qu’il sera procédé à la mise à niveau de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois.

Akhannouch a fait savoir, en outre, que le gouvernement compte numériser le système de santé et le rattacher au système informatique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dans le but de créer un système de la carte sanitaire numérique qui permet de suivre le processus de traitement du patient, du centre de santé de proximité jusqu’au CHU.

Il a précisé que le gouvernement est en train d’apporter les dernières retouches à ce projet numérique important qui permettra de doter les centres de santé et les hôpitaux d’un système informatisé qui contribuera à la simplification des procédures, à fluidifier l’accès des citoyens aux services de santé et à opérer un saut qualitatif en matière de soins à travers l’adoption d’un dossier médical pour chaque patient.

Le gouvernement veillera également au développement du service des consultations médicales à distance, à travers l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des provinces enclavées, a-t-il conclu.

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