L’économie algérienne au bord du gouffre.. le FMI « inquiet »

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Le Fonds Monétaire International (FMI) a exprimé ses inquiétudes quant à la situation de l’économie algérienne, mettant en garde contre les conséquences de la « persistance » de déficits budgétaires élevés à moyen terme.

« La persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait des besoins de financement sans précédent », avertit l’institution de Bretton Woods dans un communiqué publié au terme de sa mission dans ce pays au titre de l’article IV de ses statuts.

Tout en relevant que cette situation devrait également épuiser les réserves de change et présenter des risques pour l’inflation, la stabilité financière et le bilan de la banque centrale, le FMI ajoute que « globalement, la capacité des banques à prêter au reste de l’économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance. »

Le FMI a appelé l’Algérie à « recalibrer en urgence » sa politique économique pour « corriger les déséquilibres macroéconomiques, déplorant la dégradation de la situation macroéconomique de l’Algérie en 2020, sous les effets conjugués de la pandémie de Covid-19 et la baisse concomitante de la production et des prix du pétrole qui ont eu de graves répercussions sur l’économie.

Selon la même source, ces répercussions se sont matérialisées par une « contraction de la croissance de 4,9% », le creusement des déficits budgétaire et extérieur et la baisse des réserves de changes, estimées à 48,2 milliards de dollars à la fin de 2020, contre 62,8 milliards de dollars en 2019.

Le Fonds fait état aussi d’une accélération de l’inflation qui a atteint 4,1% en moyenne annuelle en juin 2021, en partie sous l’effet d’une augmentation des coûts internationaux des produits alimentaires et d’un épisode de sécheresse en Algérie.

D’après le même document, la mission du FMI demeure « pessimiste » sur le maintien de cette croissance économique à moyen terme, du fait de « l’érosion probable de la capacité de production dans le secteur des hydrocarbures dans un contexte de réduction des projets d’investissements décidée en 2020, et des politiques actuelles qui limiteraient le crédit au secteur privé. »

Elle souligne qu’en dépit du « rebond de l’activité économique » et la « nette amélioration du solde extérieur en 2021 », il reste « urgent de rétablir » une stabilité macroéconomique et une « marge de manœuvre », tout en protégeant les groupes les plus vulnérables et en soutenant la reprise.  »

Après avoir dressé son constat et mis en garde contre les conséquences de la persistance des vulnérabilités de l’économie algérienne, le FMI a appelé les autorités algériennes à agir sur les politiques budgétaire et monétaire ainsi que sur le taux de change du dinar algérien.

Dans le détail, il préconise un « ajustement budgétaire général, qui donne en même temps la priorité aux mesures de protection des plus vulnérables ».

Selon le FMI, cet ajustement « devrait être entamé en 2022 » et « s’échelonner sur plusieurs années pour maintenir la viabilité de la dette ».

Pour mener à bien cet ajustement, le FMI recommande d’améliorer le « recouvrement des recettes », de « réduire des dépenses » et d' »accroître leur efficacité ».

Il préconise aussi d’ »interdire » carrément le financement monétaire afin d’ »endiguer l’augmentation de l’inflation » et « l’épuisement rapide des réserves de change ».

A la place, le FMI plaide pour la « diversification » des sources de financement budgétaire « y compris à travers le recours à l’emprunt extérieur ».

Enfin, le FMI recommande aux autorités algériennes une « plus grande flexibilité du taux de change » du dinar, qui « contribuera à renforcer la résilience de l’économie aux chocs externes et un resserrement de la politique monétaire permettra d’endiguer les pressions inflationnistes. « 

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