Le marché obligataire poursuit sa détente malgré des tensions sur la liquidité

Le dernier rapport de BMCE Capital Global Research dresse un état des lieux contrasté du marché obligataire marocain. D’un côté, les taux continuent de reculer, portés par une stratégie prudente du Trésor. De l’autre, les tensions sur la liquidité bancaire s’intensifient, obligeant la Banque centrale à accroître ses interventions.

La Banque centrale a dû porter à 52,4 milliards de dirhams ses avances à 7 jours, contre 48,9 milliards la semaine précédente. Une hausse significative qui traduit l’aggravation du déficit de liquidité bancaire, désormais estimé à -176,4 milliards de dirhams, en hausse de 4,28 % sur une semaine. Le marché monétaire reste stable, avec un TMP ancré à 2,25 % et un MONIA qui glisse à 2,225 %.

Sur le marché primaire, le Trésor n’a retenu que 500 millions de dirhams, soit 12 % des montants proposés. La levée s’est concentrée sur l’émission à 2 ans, assortie d’un taux limite de 2,3555 %, entraînant un léger repli du rendement. Ce choix illustre une stratégie de financement maîtrisée, dans un contexte de confort budgétaire ponctuel lié aux rentrées fiscales et à la récente levée sur les marchés internationaux.

Le marché secondaire confirme cette dynamique avec des replis marqués sur les lignes à court et moyen terme. Le taux à 2 ans baisse de 4,37 points de base, celui à 5 ans de 2 points, et la maturité à 52 semaines recule de 1,84 point. Cette détente générale alimente les anticipations d’une consolidation des taux à court terme.

Du côté de la dette privée, plusieurs émissions viennent animer le marché. Crédit Agricole du Maroc, BMCI et CFG Bank ont procédé à des placements à court terme avec des taux variant entre 2,42 % et 2,63 %, confirmant la normalisation progressive de la courbe des rendements.

Dans les prochaines semaines, BMCE Capital anticipe une poursuite des interventions de la Banque centrale, ainsi qu’une stabilité des taux, portée par l’aisance budgétaire du Trésor et l’absence de fortes tombées obligataires d’ici début juin.

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