Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a salué les progrès « significatifs et concrets » constatés dans les relations maroco-israéliennes depuis la signature à Rabat, il y a un an, de l’Accord tripartite Maroc-USA-Israël.
« Au cours de l’année écoulée, nous avons constaté et apprécié les progrès significatifs et concrets de nos relations bilatérales », s’est félicité Lapid dans une interview accordée au quotidien « L’Economiste », dans laquelle il a passé en revue les temps forts qui ont ponctué une année de rapprochement diplomatique entre les deux pays.
Évoquant certains faits marquants, il a notamment rappelé sa visite à Rabat, la première dans le Royaume d’un chef de la diplomatie israélienne depuis près de deux décennies, dans le but d’ouvrir un bureau de liaison, soulignant que ce déplacement a une signification « personnelle profonde » pour lui-même et demeure un jour « extrêmement spécial » pour des millions de ses compatriotes.
M. Lapid est également revenu sur la signature, à cette même occasion, de trois accords portant sur des questions diplomatiques, culturelles et aériennes, qui ont servi de « base » au développement des relations bilatérales.
Durant les mois qui ont suivi, a-t-il ajouté, « nous avons vu des vols directs et des flux de touristes entre nos deux pays (…). Les liens bilatéraux ont été renforcés dans le domaine des affaires et de la culture, et un dialogue politique continu a eu lieu sur des questions stratégiques et régionales importantes », a-t-il dit.
Il a aussi cité la visite au Maroc du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, laquelle visite, a-t-il souligné, a constitué une « avancée majeure » pour les liens bilatéraux en matière de défense et de sécurité, avec notamment la signature du tout premier protocole d’accord dans ce domaine entre les deux Etats.
Ces visites, auxquelles s’ajoutera prochainement celle du ministre israélien de l’Economie, « prouvent le sérieux avec lequel nous considérons notre partenariat avec le Maroc et le peuple marocain, ainsi que l’intérêt mutuel à développer nos relations dans tous les secteurs », a-t-il affirmé.
Pour le chef de la diplomatie israélienne, l’approfondissement de ces relations dans tous les domaines, une de ses « principales priorités », est dans « l’intérêt commun » du Maroc et d’Israël, mais aussi de la région toute entière, d’autant plus que « naturellement, il existe un lien culturel et émotionnel fort entre nos deux pays, puisqu’il y a aujourd’hui plus d’un million d’Israéliens d’origine marocaine ».
La relation entre les deux pays va bien au-delà, a-t-il noté. « Nous investissons afin d’approfondir nos liens par le biais du tourisme, de la culture et même de la coopération universitaire. Nous avons une relation économique florissante et nous prévoyons qu’elle se développera de manière importante dans les mois à venir », a-t-il dit.
Au registre de la coopération économique, M. Lapid a précisé que le potentiel de la collaboration Maroc-Israël couvre un large éventail de domaines et les deux pays en identifient constamment de nouveaux, y compris l’eau, l’agriculture, l’énergie et l’industrie automobile, voire l’aérospatial et l’aviation civile.
« Aujourd’hui, nos deux nations font face à de nombreux défis similaires et la coopération en matière d’innovation peut nous aider à relever ces défis, ce qui conduira à de nombreuses opportunités pour l’augmentation des investissements et du commerce », a-t-il souligné.
A cette occasion, M. Lapid n’a pas manqué de qualifier de « stratégique » le rétablissement des relations entre Israël et le Maroc qui s’inscrivent dans le long terme.
« Nos deux pays connaissent les avantages qui découlent de ces relations. Chaque pays a ses propres défis, tant au niveau intérieur que régional, et la coopération entre Israël et le Maroc, grâce à l’expertise de chacun, intègre également ces défis », a-t-il enchaîné.
Dans ce sens, a-t-il soutenu, les deux pays auront, dans les mois à venir, des discussions de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique et les échanges commerciaux « qui donneront un coup de fouet aux liens bilatéraux, surtout que les vols directs mis en place l’année dernière y contribueront grandement ».