La nomination de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem en tant que conseillère maître à la Cour des comptes en France suscite une vive polémique. Si l’ex-ministre de l’Éducation nationale française, désormais investie dans le secteur associatif, insiste sur le mérite et la transparence de sa sélection, plusieurs élus, notamment du Rassemblement national (RN), dénoncent ce qu’ils considèrent comme une nomination politique.
Officiellement nommée le 16 juillet 2025 en Conseil des ministres, Najat Vallaud-Belkacem rejoint la haute juridiction financière en charge du contrôle de la dépense publique. Une décision qui a rapidement été contestée par l’opposition.
Le député RN Jean-Philippe Tanguy a annoncé une action en justice devant le Conseil d’État, dénonçant une “République des copines et des coquins”. Du côté de La France insoumise, le député Antoine Léaument a également jugé cette nomination “inquiétante”.
Les critiques trouvent leur origine dans un article du Canard enchaîné, qui avançait l’idée d’un arrangement politique entre François Bayrou et Pierre Moscovici, en lien avec Boris Vallaud, mari de l’ancienne ministre et président du groupe socialiste à l’Assemblée. Il aurait été question, selon l’hebdomadaire satirique, d’un retrait d’une motion de censure en échange de la nomination.
Vallaud-Belkacem a vivement contesté cette version : « J’ai volontairement utilisé la voie du concours. Pas grand-chose à voir avec une nomination politique », a-t-elle répondu sur X. « Quant à mettre la pression sur Boris… Quelle blague ! Il a justement déposé une motion de censure il y a quelques jours. »
Le poste de conseiller maître est le troisième grade le plus élevé au sein de la Cour des comptes. Il est attribué après une sélection rigoureuse sur dossier, suivie d’une audition devant une commission indépendante, composée de six membres non nommés par le président de la Cour.
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a tenu à défendre publiquement la procédure : « Elle a été retenue parmi 150 candidats pour 5 postes, après avoir été auditionnée par la commission d’intégration, que je préside mais dont je me suis retiré au moment de la délibération, pour des raisons éthiques. »
« Arrêtons avec la République des copains. Le mérite peut être divers », a déclaré Moscovici sur Franceinfo, se disant « très choqué par les commentaires » visant l’ancienne ministre.
« À elle de faire ses preuves maintenant. Je lui souhaite la bienvenue. »
La polémique autour de cette nomination relance le débat sur la perception des recrutements dans les grandes institutions publiques, entre exigence de transparence et soupçons de favoritisme politique, même en présence de procédures réglementaires.