Covid. « Omicron furtif », le nouveau sous-variant qui inquiète les épidémiologistes

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Apparu il y a quelques semaines, un sous-variant d’Omicron est désormais suivi de près par les épidémiologistes.

Si BA.2 – le nom de ce sous-variant – semble proche de la version initiale, les scientifiques veulent en savoir plus sur ses caractéristiques et ses éventuelles conséquences sur la pandémie de Covid-19.

D’où vient BA.2 ?

BA.2 a été repéré pour la première fois en Inde et en Afrique du Sud, fin décembre 2021. Il s’agit d’un sous-variant  sans doute issu d’une mutation d’Omicron (dit BA.1) lors d’une de ces réplications (d’infections en infections). Pour rappel, Omicron était issu lui-même d’une mutation de Delta. D’autres sous-lignées ont déjà été référencées, telles que BA.3 ou BB.2, mais elles attirent moins l’attention des épidémiologistes à cause de l’augmentation des cas de personnes ayant contracté BA.2.

BA.2, lui, comporte plus de 20 mutations, dont la moitié environ au niveau de la protéine spike. Il s’agit de cette fameuse protéine qui interagit avec les cellules humaines et qui constitue la clé d’entrée du virus dans l’organisme.

Ce sous-variant est-il plus dangereux ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait classé Omicron comme « variant préoccupant », ne fait à ce stade pas de distinction avec sa sous-lignée BA.2.

Le sous variant d’Omicron BA.2 nécessite, selon les connaissances et données disponibles à ce jour, plus de vigilance que d’inquiétude, a indiqué samedi le médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, Tayeb Hamdi.

Selon le médecin Tayeb Hamdi, la communauté scientifique soupçonne ce sous variant d’être plus transmissible que l’Omicron « original », qui lui-même est déjà hautement contagieux et responsable de ces grandes vagues qui frappent plusieurs pays. BA.2 a été détecté pour la première fois en Chine le 31 décembre dernier sur un homme qui revenait de l’Inde, est déjà présent aujourd’hui dans plus de 40 pays dont Israël, les USA, le Canada, le Danemark, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Grande Bretagne, la France, a-t-il fait savoir, ajoutant que cette propagation planétaire est un premier indicateur de forte transmissibilité.

S’agissant de la propagation de ce sous variant, il a souligné qu’au Danemark, ce sous variant a plus que doublé son taux en l’espace de moins de trois semaines en passant de 20% à 45% des variants détectés. « Au moment où le Danemark devrait connaitre une décélération de la vague Omicron, celle-ci a subitement repris, certainement sous l’effet de BA.2 », a-t-il fait remarquer, estimant que les scientifiques pensent aussi que la persistance de la vague en France au-delà des prévisions serait peut-être en liaison avec ce sous variant.

Les premières observations de la l’évolution de la situation épidémique en Inde, d’où BA.2 est soupçonné être originaire et au Danemark, où il est devenu majoritaire, laissent supposer que la virulence serait la même qu’Omicron, a-t-il précisé, notant que même si rien n’est encore certain, la résistance aux vaccins et à l’immunité acquise par une infection antérieure, ne serait pas différente de celle d’Omicron.

En ce qui concerne les tests de dépistage, le médecin chercheur a souligné leurs efficacité face aux infections par ce sous variant, ce denier échappe malheureusement au criblage par PCR, qui est une méthode intermédiaire entre un PCR normal qui ne reconnait pas les variants et le séquençage long et couteux qui donne une cartographie exacte de la structure du virus avec toutes ses mutations.

Pour Hamdi, si les données de contagiosité de BA.2 beaucoup supérieure à Omicron se confirment, il se propagera vite à l’échelle planétaire en quelques semaines.

« Avec une virulence et un échappement immunitaire qui seraient similaires à Omicron ce sous variant ne risquerait pas dramatiser l’évolution de la pandémie, sauf rendre les vagues actuelles plus hautes et plus longues que prévues », a-t-il estimé.

Devant cette incertitude, le médecin-chercheur a appelé à la vigilance, au respect des mesures barrières individuelles et collectives et à une vaccination selon un schéma complet. L’émergence de ce sous variant rappelle une vérité, celle d’une pandémie qui est toujours là, et on ne peut admettre qu’elle est derrière nous qu’une fois le virus ne circule plus d’une manière épidémique grâce la vigilance de toutes et de tous, au respect des mesures barrières et à la vaccination large, rapide et compète, a-t-il conclu.

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