Clauses abusives. La France met Booking au pied du mur

Clauses abusives. La France met Booking au pied du mur
Clauses abusives. La France met Booking au pied du mur

La célèbre plateforme de réservation en ligne Booking.com se retrouve dans la tourmente en France. L’administration française de la concurrence a ordonné à l’entreprise de modifier ses pratiques contractuelles jugées déséquilibrées envers les hôteliers, sous peine d’une lourde amende pouvant atteindre près de 70 millions d’euros.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) reproche à Booking d’imposer des conditions qui limitent la liberté tarifaire des hôteliers, contrevenant aux règles du code du commerce français et au règlement européen P2B, qui impose davantage de transparence aux plateformes numériques.

Selon les autorités françaises, les conditions générales de prestations (CGP) de Booking comportent des clauses “manifestement déséquilibrées”, désavantageant fortement les professionnels du secteur. La plateforme a désormais jusqu’au 31 décembre 2025 pour se conformer, sans quoi elle encourt une astreinte financière journalière pouvant grimper à 69,35 millions d’euros.

L’Umih, principal syndicat français de l’hôtellerie-restauration, a salué cette décision comme une “avancée significative” en faveur d’un rééquilibrage des relations entre plateformes et professionnels du tourisme.

Bien que Booking affirme ne pas partager les conclusions de l’enquête, le groupe néerlandais assure « collaborer activement » avec la DGCCRF pour résoudre les différends.

Mais la France n’est pas un cas isolé. Au Maroc, la Fédération nationale des agences de voyages dénonçait déjà en 2024 les pratiques de Booking, accusée d’agir en toute illégalité et de causer des pertes économiques aux acteurs locaux. En Turquie, les autorités sont allées plus loin : Booking y est interdit de vendre des chambres d’hôtel à la population locale.

Ce bras de fer entre Booking et les autorités françaises pourrait bien faire tâche d’huile à l’international. Face aux critiques croissantes de la part des professionnels du tourisme, les États pourraient être tentés de mieux encadrer l’influence des géants du numérique sur les écosystèmes locaux.

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