Attijariwafa bank renforce sa structure financière en s’appuyant sur un mécanisme rarement utilisé au Maroc, sans toucher à son capital. Lors d’une assemblée prévue le 19 décembre 2025, les détenteurs de ses obligations subordonnées perpétuelles devront approuvé plusieurs mesures techniques, dont la désignation d’un nouveau mandataire de la masse. Mais c’est surtout l’adoption d’un outil inédit qui marque un tournant : l’intégration de dettes perpétuelles à taux fixe, assimilées à des quasi-fonds propres.
Six mois plus tôt, la banque avait levé un montant conséquent via deux émissions distinctes. La première, à taux fixe, repose sur un calcul complexe adossé à la courbe secondaire des bons du Trésor à sept ans, ajusté par une interpolation actuarielle et une prime de risque. La seconde, à taux révisable chaque année, suit l’évolution du taux monétaire à 52 semaines. Ces deux instruments sont pensés pour durer, sans échéance précise, mais avec une vocation claire : consolider le socle de fonds propres.
Ce choix structurel permet à la banque d’améliorer ses ratios de solvabilité sans modifier la répartition de son capital. En évitant toute dilution, elle maintient l’équilibre de son actionnariat tout en se conformant aux exigences réglementaires de plus en plus strictes. Une stratégie qui allie prudence financière et efficacité opérationnelle.
Dans le même mouvement, la gouvernance de l’opération a été renforcée avec la nomination de Mohamed HDID en tant que nouveau représentant des obligataires. L’expert-comptable aura la responsabilité de veiller aux intérêts des porteurs sur toute la durée de vie des titres, avec un mandat élargi pour contrôler l’application des engagements pris par la banque.
Avec cette opération, Attijariwafa bank illustre une nouvelle fois sa capacité à mobiliser des solutions financières complexes pour soutenir sa trajectoire, dans un secteur en pleine mutation.
