Elle a été présentée comme la vitrine d’un savoir-faire naissant. Élégante, compacte et silencieuse, la Neo Dial-E se voulait la preuve qu’une nouvelle étape industrielle était possible. Une voiture électrique pensée pour le quotidien, symbole d’un futur accessible et maîtrisé. Tout, dans sa présentation, évoquait la fierté d’une création locale.
Mais à peine dévoilée, la certitude s’est fissurée. Car à l’autre bout du monde, sur les routes chinoises, circule un modèle au profil étrangement similaire. Même découpe de carrosserie, mêmes phares, même autonomie, même vitesse de pointe. Les différences se comptent sur les doigts d’une main. Un logo, une calandre et quelques finitions.
Cette parenté visuelle et technique ne retire rien à la valeur du projet, mais elle en redessine les contours. L’industrie automobile mondiale vit aujourd’hui d’adaptations, de partenariats et de montages sous licence. En Chine, nombre de modèles sont conçus pour être exportés, reconfigurés, rebaptisés. La Dial-E pourrait en être une déclinaison, assemblée ailleurs, adaptée ici, porteuse d’une ambition plus symbolique qu’industrielle.
La question n’est donc pas celle de la copie, mais celle du seuil. À quel moment l’assemblage devient-il production ? Où commence la création, où s’arrête la dépendance ? Ces nuances disent tout du chemin qu’il reste à parcourir pour transformer un rêve industriel en réalité technologique.
La Neo Dial-E ne doit pas être réduite à la controverse. Elle incarne une transition, un apprentissage, une promesse d’autonomie encore fragile. Et si, paradoxalement, cette voiture inspirée d’un modèle chinois devenait le point de départ d’une vraie maîtrise locale ? Chaque industrie a commencé par imiter avant de créer. Le défi, désormais, sera de prouver que la prochaine génération de véhicules portera une empreinte entièrement originale, non plus importée, mais inventée.
