L’ANCP réclame la transparence sur les subventions annoncées par le ministère de la Santé

L’ANCP réclame la transparence sur les subventions annoncées par le ministère de la Santé
L’ANCP réclame la transparence sur les subventions annoncées par le ministère de la Santé

Les récentes déclarations du ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Amine Tehraoui, sur la suspension de subventions accordées aux cliniques privées, ont suscité une réaction ferme du secteur. L’Association Nationale des Cliniques Privées (ANCP) et le Groupe Akdital, premier acteur marocain de la santé privée, ont tour à tour tenu à clarifier leur position et à rétablir certains faits.

Dans une lettre ouverte adressée au ministère, l’ANCP, présidée par le Pr Redouane Samlali, PDG du groupe Oncorad, a exprimé sa surprise face à ces propos qu’elle qualifie de « non fondés ».

L’association affirme que ni elle ni ses membres n’ont jamais bénéficié d’un soutien financier public, que ce soit pour l’exploitation ou pour l’équipement de leurs établissements. Elle demande au ministère de publier la base légale de ces supposées subventions, ainsi que la liste détaillée des bénéficiaires et des montants concernés, afin de garantir la transparence et d’éviter toute confusion dans l’opinion publique.

L’ANCP prévient qu’une telle communication risque d’entretenir une image injuste d’un secteur privé souvent perçu comme privilégié, alors qu’il assume une part essentielle de la prise en charge hospitalière nationale, notamment dans les spécialités à forte demande. Elle rappelle aussi que la complémentarité entre le public et le privé demeure un pilier de la réforme sanitaire engagée par le Royaume.

Soucieuse d’apaisement, l’association réaffirme son attachement au dialogue constructif avec les autorités, dans une optique de partenariat équilibré et durable.

Akdital, premier acteur privé à réagir publiquement

Le groupe Akdital, fondé et dirigé par le Dr Rochdi Talib, et membre de l’ANCP, a été le premier acteur du secteur à prendre la parole publiquement sur cette affaire.
Dans un communiqué publié le 6 octobre, le groupe a précisé n’avoir jamais bénéficié d’aucune aide publique, directe ou indirecte, pour ses projets d’expansion. Ses investissements, souligne-t-il, reposent exclusivement sur l’autofinancement, les prêts bancaires et les levées de fonds sur le marché boursier.

Cotée à la Bourse de Casablanca, Akdital rappelle que ses comptes sont audités et validés par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), garantissant ainsi la transparence de sa gouvernance financière.
Le groupe dit soutenir la démarche de l’ANCP et appelle également le ministère à clarifier la situation, estimant que la transparence est un prérequis essentiel à la confiance entre les acteurs publics et privés du secteur.

Un débat révélateur d’un enjeu de gouvernance

Cette double prise de parole marque une étape importante dans le débat sur la place du secteur privé dans la santé au Maroc. Alors que le ministère défend la rationalisation des ressources publiques et la réforme de la gouvernance hospitalière, les opérateurs privés insistent, eux, sur la nécessité d’un cadre clair, équitable et fondé sur la reconnaissance de leur contribution économique et sanitaire.

Le Maroc compte aujourd’hui plus de 450 cliniques privées, représentant près de 40 % de la capacité hospitalière nationale et assurant une large part des soins spécialisés. Dans un contexte de forte demande et de pression sur les établissements publics, le dialogue entre l’État et les acteurs privés s’annonce déterminant pour la réussite du chantier de réforme du système de santé.

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