Présenté au Forum économique international de Saint-Pétersbourg 2025, Enteromix, un vaccin expérimental russe, a suscité un vif intérêt après des premiers essais cliniques jugés spectaculaires. Testé sur 48 patients atteints de cancer colorectal, il a montré une efficacité de 100 % : tous ont observé une régression de leurs tumeurs sans complications majeures. L’étude a été conduite par le Centre national de recherche médicale en radiologie, en collaboration avec l’Institut Engelhardt de biologie moléculaire.
Sa particularité réside dans l’utilisation de la technologie de l’ARN messager, déjà popularisée par les vaccins anti-Covid, mais adaptée à une approche personnalisée. Chaque dose est élaborée à partir du profil génétique de la tumeur du patient, ce qui permet au système immunitaire de cibler et d’éliminer les cellules cancéreuses avec une précision inédite. Cette méthode promet de constituer une alternative plus douce et potentiellement plus efficace que des traitements lourds comme la chimiothérapie.
La question du coût a également été soulevée. Le prix d’un traitement est estimé à environ 3.000 euros par patient, mais les autorités russes assurent que l’accès sera gratuit pour les malades, renforçant ainsi la portée sociale et médicale du projet.
L’avenir d’Enteromix dépend désormais de nouveaux essais à plus grande échelle. Si les résultats initiaux se confirment, ce vaccin pourrait transformer durablement le paysage de la cancérologie mondiale, notamment dans les pays où l’incidence des cancers reste élevée. Toutefois, des défis de taille subsistent, qu’il s’agisse de la production individualisée, de la logistique de conservation ou des validations réglementaires. La communauté scientifique internationale observe donc avec attention les prochaines étapes pour savoir si Enteromix passera du statut de promesse à celui de révolution thérapeutique.
