L’année 2024 s’impose comme un tournant décisif pour le capital investissement au Maroc. À Casablanca, l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital a rendu public ce 27 mai un rapport dressé avec le cabinet Grant Thornton, confirmant un essor sans précédent du secteur.
Près de 3,9 milliards de dirhams ont été levés sur l’année, un niveau inédit qui propulse le total mobilisé depuis 2018 à 13,8 milliards. En six ans, les montants collectés ont ainsi bondi de 50 % par rapport à la période 2012-2017. Cette dynamique est portée par un net regain d’intérêt des acteurs nationaux, désormais responsables de plus de la moitié des fonds levés, contre à peine un quart auparavant.
Sur le terrain, les investissements suivent le rythme. Dix sociétés de gestion ont injecté un total de 1,7 milliard de dirhams dans 23 nouvelles entreprises, complétés par 17 réinvestissements. Le volume global engagé dans l’économie marocaine atteint désormais 15,7 milliards de dirhams.
Le rapport fait également ressortir la forte concentration géographique et sectorielle des capitaux. Casablanca-Settat attire près de trois quarts des investissements. Les services, la santé et l’éducation figurent en tête des domaines financés. Quant au capital amorçage et risque, il génère de nombreuses opérations, mais reste marginal en termes de montants, écrasé par le poids du capital développement.
Autre signal fort, les sorties progressent à un rythme soutenu. Le marché secondaire représente désormais près de la moitié des désengagements, avec un total de 1,07 milliard de dirhams cédés en 2024. Les indicateurs de performance sont eux aussi au rendez-vous, avec un TRI brut moyen de 12 % et un multiple de 1,9 sur l’ensemble des 115 cessions recensées.
L’AMIC, forte de ses 62 membres, confirme son rôle central dans l’écosystème, à travers la structuration du marché et le soutien au financement des entreprises marocaines, en particulier les petites et moyennes structures.
