Violences anti-marocains en Espagne. Enquête ouverte contre le président régional de Vox

Violences anti-marocains en Espagne. Enquête ouverte contre le président régional de Vox
Violences anti-marocains en Espagne. Enquête ouverte contre le président régional de Vox

Dans un contexte de fortes tensions à Torre Pacheco, où la communauté marocaine a été la cible de violences à caractère raciste, le Parquet de la région de Murcie (Fiscalía de Murcia) a ouvert une enquête judiciaire contre José Ángel Antelo, président régional du parti d’extrême droite Vox. L’enquête porte sur des déclarations liant directement immigration illégale et insécurité, jugées potentiellement incitatrices à la haine.

La ville de Torre Pacheco, dans la région de Murcie, est sous tension depuis plusieurs jours. Des groupes d’extrême droite, venus de différentes régions d’Espagne, ont mené des actes de violence ciblés, après l’agression d’un homme de 68 ans, attribuée à trois jeunes d’origine maghrébine.

Ces événements ont déclenché une vague de manifestations et d’attaques racistes, notamment contre des habitations et commerces appartenant à des Marocains.

Dans ce climat, José Ángel Antelo a multiplié les déclarations publiques et messages sur les réseaux sociaux accusant l’immigration illégale d’être responsable des violences. Ces propos ont suscité un tollé politique, poussant le PSOE, Izquierda Unida et Podemos à déposer plainte auprès de la Fiscalía Superior de Murcia.

L’enquête, confiée à la procureure spécialisée dans les délits de haine, vise à déterminer si les déclarations d’Antelo relèvent d’un discours incitant à la haine ou à la discrimination.

Parallèlement, les autorités ont procédé à 13 arrestations dans le cadre des violences. Plus de 120 individus ont été identifiés, et des armes de circonstance ont été saisies. L’un des suspects, interpellé au Pays basque, a été placé en détention provisoire, suspecté d’avoir commis l’agression initiale.

Malgré cela, Antelo maintient ses propos et accuse la gauche de détourner l’attention. Pepa Millán, porte-parole de Vox au Congrès, a également blâmé le gouvernement pour son « inaction » et défendu les réactions de la population locale.

Les plaintes visent aussi Santiago Abascal, président national de Vox, dans un contexte où les questions migratoires alimentent une polarisation croissante du débat politique espagnol. Le rôle des responsables politiques dans la diffusion de discours clivants est au cœur des préoccupations des partis progressistes.

Pour la justice espagnole, le défi est désormais de trancher sur la responsabilité juridique de ces propos, tout en préservant l’équilibre fragile de la cohésion sociale et du respect des droits fondamentaux dans une société multiculturelle.

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