Le Maroc bénéficiera d’un financement de 200 millions de dollars accordé par la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), afin de soutenir sa stratégie climatique et de renforcer la résilience de ses territoires vulnérables. L’opération, menée en partenariat avec la Banque mondiale dans le cadre du programme « Climate Operation – Support to the NDC », sera soumise à l’approbation du conseil d’administration de la BAII d’ici fin 2025.
Ce prêt s’inscrit dans un dispositif global de 900 millions de dollars, mobilisant également la Banque mondiale (350 M$) et le gouvernement marocain (350 M$). L’ambition : moderniser les infrastructures liées aux données climatiques et protéger les écosystèmes fragiles, notamment les oasis.
Le premier axe d’intervention prévoit l’acquisition de radars météorologiques de nouvelle génération, capables de fonctionner en toutes conditions climatiques. Ce dispositif doit combler un déficit stratégique en matière d’alerte précoce et de gestion des risques liés aux phénomènes extrêmes, tout en optimisant la planification des politiques climatiques et la sécurité des énergies renouvelables. La Direction générale de la météorologie (DGM) sera chargée de leur déploiement.
Le second axe cible la résilience des écosystèmes oasiens, zones jugées critiques pour la durabilité des ressources et la stabilité des communautés locales. Le programme financera la création et la modernisation de coopératives agricoles, la valorisation du palmier dattier, la plantation d’espèces adaptées aux stress climatiques (cactus, arganier, caroubier, câprier, olivier, etc.), ainsi que la réhabilitation des infrastructures hydrauliques traditionnelles. L’ANDZOA, l’ADA et l’INRA seront les principaux acteurs de mise en œuvre.
Le projet, aligné sur les engagements climatiques du Maroc et l’Accord de Paris, repose sur un financement basé sur les résultats. Les décaissements seront conditionnés à l’atteinte d’indicateurs précis, comme la mise en service d’un réseau national du climat et l’amélioration de la gestion de l’eau dans les zones ciblées.
La clôture du financement est prévue pour juin 2030, laissant cinq années au Royaume pour déployer ce chantier stratégique, porteur à la fois d’impacts environnementaux et de retombées socio-économiques, notamment en matière d’emplois verts et de développement rural.