Le groupe bancaire français Société Générale a annoncé, lundi 11 août 2025, la finalisation de la cession de 100% de sa filiale mauritanienne à un consortium formé par Enko Capital et Oronte. Cette opération marque un nouveau retrait stratégique du groupe sur le continent africain, après ceux opérés récemment au Maroc, au Tchad, au Mozambique, au Congo et au Sénégal.
Cette cession concerne Société Générale Mauritanie (SGM), un établissement disposant de 11 agences, d’un portefeuille de près de 40 000 clients, et ayant réalisé en 2024 un produit net bancaire de 35 millions d’euros pour un bénéfice net de 9,9 millions d’euros. Le consortium acquéreur ambitionne de repositionner la banque comme acteur-clé du financement de l’économie locale, avec un focus sur les secteurs des mines, du gaz, de l’agriculture et des PME.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie initiée par Slawomir Krupa, nouveau directeur général du groupe depuis mai 2023, visant à recentrer les activités de Société Générale sur ses marchés jugés plus rentables. Le retrait de la Mauritanie fait suite à une première tentative de cession avortée avec le groupe panafricain Coris.
Au-delà de Société Générale, plusieurs grandes banques européennes se désengagent également progressivement du continent africain. Barclays a ainsi vendu en août 2024 sa participation résiduelle de 7,4 % dans Absa, mettant fin à près d’un siècle de présence en Afrique. De son côté, Standard Chartered a annoncé son retrait de cinq pays africains (Angola, Cameroun, Gambie, Sierra Leone, Zimbabwe), tandis que BNP Paribas poursuit depuis 2019 son retrait d’Afrique subsaharienne.
Ce mouvement de retrait progressif des banques européennes ouvre la voie à une montée en puissance de groupes bancaires panafricains. Des acteurs tels qu’Attijariwafa Bank, Bank of Africa (BOA) ou encore la Banque Centrale Populaire (BCP) continuent d’étendre leur présence sur le continent, en misant sur une meilleure connaissance des marchés locaux et une proximité client accrue.
