Face aux critiques récurrentes sur le désordre et les pratiques illégales dans le secteur des taxis, le ministère de l’Intérieur passe à l’action. En réponse à une question écrite de la députée Aziza Boujrida (groupe Haraki), référencée sous le numéro 19825, le ministre Abdelouafi Laftit a présenté, le 19 juin 2025, les mesures engagées pour restructurer durablement ce pilier du transport urbain et interurbain.
Qualifié à plusieurs reprises « d’anarchique » par les médias et les citoyens, le secteur souffre d’un ensemble de dysfonctionnements : refus de courses, non-respect des tarifs réglementés, comportements inappropriés, transport clandestin… Autant de dérives que le gouvernement entend encadrer de manière plus ferme.
Le ministre a précisé que les autorités provinciales, sous la supervision directe du ministère de l’Intérieur, accordent une grande importance à la régulation du secteur. Une coordination étroite entre services centraux et déconcentrés a été mise en place pour activer une série de mesures de réorganisation. L’objectif : qualifier le secteur, le professionnaliser et améliorer les services rendus aux usagers.
Parmi les principales actions engagées, l’émission de décisions préfectorales réglementaires constitue une première étape. Celles-ci définissent les règles d’exploitation des taxis, les conditions d’exercice de la profession, ainsi que les standards de prestation. Ce cadre vise à clarifier les responsabilités et obligations de chaque acteur.
Des mesures spécifiques sont également prévues pour renforcer l’éthique et le professionnalisme des chauffeurs. L’accent est mis sur le respect des engagements envers les clients, avec des campagnes de sensibilisation et un accompagnement ciblé.
Côté répression, les autorités n’excluent pas les sanctions. Le ministère affirme appliquer des mesures strictes en cas de non-respect des règles, afin de dissuader les comportements illégaux. Un dispositif de contrôle sur le terrain est aussi activé pour garantir le suivi et l’application effective de la réglementation.
Le dialogue avec les professionnels est jugé central pour garantir l’adhésion aux réformes. Les représentants du secteur sont appelés à participer activement à leur mise en œuvre, dans une logique de coresponsabilité.
Enfin, une coordination interservices complète le dispositif : autorités locales, sécurité publique et services territoriaux sont appelés à coopérer pour faire respecter les nouvelles règles et assurer la sécurité sur la voie publique.
La sortie du ministre intervient dans un contexte de mutation du transport urbain, marqué par la montée en puissance des plateformes de VTC. Le ministère a rappelé que l’exercice de cette activité est illégal sans agrément, soulignant la nécessité d’un cadre réglementaire unifié pour toutes les formes de transport rémunéré.