Un rapport publié par l’organisation Democracy for the Arab World Now (DAWN) met en lumière la participation de combattants du polisario aux conflits en Syrie aux côtés de milices pro-iraniennes. L’enquête, menée par la journaliste et chercheuse néerlandaise Rena Netjes, s’appuie sur des recoupements de sources locales et internationales et souligne également le rôle de l’Algérie dans le déploiement de ces combattants.
Selon ce document, des dizaines de miliciens du polisario auraient été envoyés en Syrie dès 2012 après avoir reçu un entraînement militaire du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, au Liban, sous supervision iranienne. Un document confidentiel obtenu par Deutsche Welle Arabic confirme la présence de 120 combattants répartis en quatre brigades intégrées à l’armée syrienne. Ces unités auraient participé à plusieurs offensives, notamment dans le sud d’Alep, où 70 d’entre eux auraient été capturés en décembre dernier.
Le rapport pointe une coopération assumée entre Alger, Damas et le polisario. L’Algérie, alliée historique du régime syrien, aurait facilité l’ouverture d’un bureau du mouvement à Damas, récemment fermé par les autorités syriennes. En février 2025, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, aurait même sollicité la libération de membres du polisario détenus en Syrie, une demande rejetée par le président Ahmed al-Sharaa.
Ces révélations confortent les accusations déjà portées par le Maroc, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2018, dénonçant l’implication du Hezbollah, avec l’appui de l’Algérie, dans l’armement et la formation du polisario.
Pour la Commission syrienne de la justice transitionnelle, la présence de combattants étrangers, dont ceux du polisario, complique les efforts de poursuite des crimes de guerre et retarde la mise en place d’une véritable justice après plus d’une décennie de conflit.