Limogée ou écartée ? l’affaire Belmaati secoue le ministère de l’Emploi

Limogée ou écartée ? L'affaire Belmaati secoue le ministère de l'Emploi
Limogée ou écartée ? L'affaire Belmaati secoue le ministère de l'Emploi

C’est une affaire qui secoue les coulisses du pouvoir, là où se mêlent stratégie politique, gestion publique et jeux d’influence. Imane Belmaati, directrice générale de l’ANAPEC depuis avril 2024, serait sur le point d’être remerciée. Du moins, si l’on en croit les fuites. Car officiellement, rien n’est acté. Et Belmaati, de son côté, reste droite dans ses bottes : aucun décret d’éviction n’a été signé, et je continue d’exercer mes fonctions normalement, a-t-elle tranché.

Ancienne directrice générale adjointe de l’ANAPEC, Belmaati connaît la maison comme sa poche. Technicienne respectée, incarnation d’un parcours méritocratique, elle est aussi une des rares femmes à avoir accédé à un poste aussi stratégique dans un secteur historiquement dominé par les hommes. Mais cette reconnaissance professionnelle ne la met visiblement pas à l’abri des secousses internes.

Mais ce qui rend l’affaire encore plus délicate, c’est l’appartenance politique de Belmaati. Elle est membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM), tout comme le ministre de tutelle, Younes Sekkouri. Ce détail n’est pas anodin. Il alimente des lectures politiques de la situation, certains évoquant des tensions internes au parti, voire une forme de règlement de comptes. D’autres avancent un désaccord sur l’exécution de la feuille de route gouvernementale, avec des critiques autour d’un « faible rendement » ou d’un « retard dans l’application des directives ». Autant de reproches lourds, qui en principe relèvent d’un processus d’évaluation rigoureux et transparent.

Le mutisme de la tutelle alimente les soupçons. Rien n’a été confirmé, ni infirmé. Pendant ce temps, l’ANAPEC – pilier central des politiques d’emploi – devient le théâtre d’un malaise qui dépasse sa seule direction. Le tout dans un moment social particulièrement sensible : les syndicats attendent la reprise du dialogue social, les tensions sociales montent, et les enjeux de l’emploi pèsent lourd sur l’agenda gouvernemental.

Fallait-il vraiment créer une zone de turbulence en pleine attente sociale ? Qui a intérêt à affaiblir l’ANAPEC maintenant ? Et pourquoi, surtout, ce flou institutionnel sur une décision aussi grave qu’un limogeage ?

Au fond, l’affaire Belmaati cristallise plusieurs lignes de fracture : entre administration et politique, genre et pouvoir et mérite et appartenance partisane.

Peut-on encore prétendre que les nominations aux postes clés échappent aux logiques partisanes ? Et surtout : comment expliquer qu’une cadre compétente, du même bord que son ministre, se retrouve dans une telle incertitude, sans la moindre communication officielle ?

Les questions s’accumulent, les réponses se font attendre. D’ici là, Imane Belmaati est la.

Mais son cas soulève un débat plus vaste : celui du rapport entre l’État, ses cadres, et les codes – parfois opaques – qui régissent les équilibres internes.

Un test grandeur nature pour la promesse de gouvernance transparente.

À suivre de très près.

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