Une pénurie massive de médicaments frappe actuellement le Maroc. Selon la Fédération marocaine des droits du consommateur, plus de 600 références sont aujourd’hui en rupture dans les pharmacies du Royaume. Une situation jugée « critique », notamment pour les patients atteints de maladies chroniques, dont l’accès aux soins est gravement compromis.
Les médicaments concernés touchent des pathologies lourdes telles que le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, les troubles neurologiques, ou encore certains cancers. Face à l’ampleur de la crise, la Fédération rapporte une multiplication des réclamations émanant de malades contraints de faire le tour des pharmacies pour obtenir un traitement vital.
La question a d’ailleurs été largement débattue lors de l’édition 2025 des Pharma Days, où la pénurie a été placée au centre des préoccupations. Plusieurs acteurs du secteur ont reconnu le caractère systémique du problème, nourri par une chaîne d’approvisionnement sous tension, une dépendance accrue aux importations, et une absence de dispositif d’alerte rapide.
Pour l’Association marocaine pour la défense des droits des consommateurs, cette crise révèle la vulnérabilité du système pharmaceutique national : « Il est devenu courant de voir des patients aller d’une pharmacie à l’autre à la recherche de médicaments vitaux. Cela traduit un grave défaut de planification et d’anticipation de la part des autorités compétentes. »
La Fédération appelle le ministère de la Santé à assumer ses responsabilités en garantissant un approvisionnement stable et équitable des médicaments à l’échelle nationale. Elle formule également plusieurs recommandations concrètes, telles que l’ouverture d’une enquête nationale sur les causes profondes de la pénurie, la création d’un système de veille pharmaceutique pour alerter sur les ruptures et proposer des alternatives et la mise en place d’un stock stratégique national de médicaments essentiels.
Elle interpelle aussi l’ensemble des acteurs privés du secteur – laboratoires, importateurs, distributeurs – pour qu’ils fassent preuve de responsabilité éthique, en évitant toute pratique spéculative ou rétention volontaire de produits.
« Le droit à la santé ne tolère aucun compromis », conclut la Fédération, appelant à des mesures rapides, transparentes et structurelles pour garantir à tous les Marocains un accès sécurisé aux traitements dont ils dépendent.