Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a appelé, mercredi 18 juin, à la mise en place d’un encadrement juridique clair des formes atypiques d’emploi, dans le but de concilier compétitivité économique et respect des droits fondamentaux des travailleurs. Cette recommandation a été formulée lors de la présentation de son avis intitulé « Les formes atypiques d’emploi et les relations professionnelles : nouveaux défis et opportunités émergentes », qui met en lumière les mutations profondes du marché du travail.
Face à l’essor du télétravail, des missions à temps partiel ou encore de l’emploi via les plateformes numériques, le CESE insiste sur la nécessité de reconnaître légalement ces formes de travail et d’assurer leur conformité aux standards du travail décent. Le Conseil milite aussi pour l’élargissement de l’accès des travailleurs concernés à la formation continue, ainsi qu’à la négociation collective à tous les niveaux, en leur garantissant un dialogue équilibré avec les employeurs ou leurs représentants.
Le CESE propose par ailleurs d’intégrer pleinement les spécificités de l’emploi atypique dans les discussions du dialogue social, aussi bien au niveau national que sectoriel. Il recommande la création de dispositifs de veille et d’observation pour mieux anticiper les évolutions du monde du travail, ainsi que la production régulière d’études prospectives afin d’alimenter les politiques publiques.
Lors de son intervention, le président du Conseil, Abdelkader Amara, a souligné l’importance de trouver un point d’équilibre entre les besoins du marché, la flexibilité organisationnelle des entreprises et la préservation des droits sociaux. Il a rappelé que si ces nouvelles formes d’emploi apportent des opportunités indéniables, elles s’accompagnent aussi de risques non négligeables, comme la précarité, la couverture sociale partielle et une certaine fragilisation des conditions de travail.
Dans un marché de l’emploi en constante évolution, marqué par des transformations technologiques et organisationnelles rapides, le CESE appelle à une réponse proactive et inclusive. Son plaidoyer vise à éviter que ces formes d’emploi émergentes ne deviennent synonymes de dérégulation, et à faire en sorte qu’elles contribuent pleinement à une croissance durable et équitable.