La clinique Akdital de Rabat fermée sur ordre du wali

La clinique Akdital de Rabat fermée sur ordre du wali
La clinique Akdital de Rabat fermée sur ordre du wali

À peine ouverte, déjà fermée. À Rabat, la clinique flambant neuve du groupe Akdital, installée dans le quartier central d’Agdal, a dû suspendre son activité sur ordre du wali de la région, Mohamed El Yaacoubi. En cause, de graves manquements aux règles d’urbanisme et aux procédures légales encadrant l’ouverture d’un établissement de santé.

L’établissement, présenté comme un fleuron du groupe, avait commencé à accueillir des patients dès le 17 juin, soit quatre jours après l’obtention officielle du certificat de conformité. Pourtant, le 20 juin, une annulation a été notifiée par l’administration via la plateforme Rokhas, bloquant net la mise en service du site. L’affaire aurait pu s’arrêter là si elle ne révélait pas une série d’anomalies bien plus profondes.

L’enquête déclenchée à cette occasion a mis au jour un enchaînement d’irrégularités. Le plan architectural initial, sur la base duquel le projet avait été validé, n’a pas été respecté. Des modifications importantes ont été apportées sans déclaration préalable, rendant le bâtiment non conforme aux autorisations délivrées. La clinique a pourtant ouvert ses portes, en totale infraction avec les règles en vigueur.

Une commission composée de représentants de la wilaya, de l’agence urbaine, du ministère de la Santé et de la protection civile a été chargée de vérifier la conformité des lieux. Leurs constats ont été sans appel : les écarts entre les plans approuvés et le chantier finalisé sont nombreux. En réponse, le wali a ordonné la fermeture immédiate de la clinique, jusqu’à régularisation complète de la situation.

La gestion du dossier a aussi mis en lumière certaines défaillances administratives. L’agence urbaine de Rabat a été épinglée pour son manque de suivi, et plusieurs responsables ont été discrètement déplacés. Le chef d’arrondissement d’Agdal aurait également été recadré pour n’avoir pas signalé les écarts constatés. L’ouverture officielle, annoncée publiquement par voie de communiqué, interroge sur les responsabilités de chacun.

Le groupe Akdital, qui compte plus de 38 établissements au Maroc et a enregistré deux milliards de dirhams de chiffre d’affaires au premier semestre, a été contraint de faire machine arrière. Travaux de démolition, réaménagements intérieurs, soumission d’un plan modifié : la direction tente désormais de rectifier le tir. Objectif, satisfaire aux exigences de la commission technique avant une nouvelle inspection qui, si elle est concluante, permettra une réouverture.

Cette affaire jette une ombre sur un projet stratégique censé consolider la présence du groupe dans la capitale. Elle relance aussi la question du contrôle effectif des grands projets immobiliers à vocation sanitaire, où l’urgence de livrer semble parfois prendre le pas sur la rigueur réglementaire.

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