L’Élysée a rendu publique, dimanche soir, la composition du nouveau gouvernement, marqué par un dosage entre figures expérimentées et personnalités issues de la société civile. L’objectif affiché est clair : sortir la France d’une crise politique persistante tout en limitant les ambitions présidentielles au sein de l’exécutif.
Selon son entourage, le Premier ministre Sébastien Lecornu affirme avoir « proposé un mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires ». Le chef du gouvernement, soucieux d’éviter les rivalités internes, a privilégié des profils jugés techniques et rassembleurs, dans l’espoir de rétablir une forme de sérénité politique.
Ce nouvel exécutif, baptisé officieusement “Lecornu 2”, devra tenir son premier Conseil des ministres dans un contexte de tension institutionnelle. Le président de la République doit s’envoler dans la nuit pour l’Égypte, tandis que le Parlement dispose de 70 jours, jusqu’au 31 décembre, pour examiner le projet de loi de finances. Celui-ci devrait lui être transmis dès mardi.
Parmi les principales nominations, Gérald Darmanin conserve le ministère de la Justice, tandis que Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, succède à Bruno Retailleau à l’Intérieur. Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, prend en charge le ministère du Travail.
Autre entrée remarquée : Monique Barbut, ancienne présidente du WWF et envoyée spéciale d’Emmanuel Macron pour la biodiversité, hérite du portefeuille de la Transition écologique. À l’Éducation nationale, Edouard Geffray succède à l’ex-première ministre Élisabeth Borne, qui quitte l’exécutif. Catherine Vautrin, jusque-là ministre du Travail et de la Santé, prend la tête des Armées, ministère détenu par Lecornu depuis 2022. Enfin, Jean-Noël Barrot, représentant centriste, est confirmé aux Affaires étrangères.
Un remaniement conçu comme une opération de rééquilibrage politique, dans un climat où chaque décision semble scrutée à la loupe. L’enjeu, pour le gouvernement Lecornu, sera désormais de conjuguer cohérence et efficacité sans rallumer les tensions qui ont conduit à la précédente démission.