Gazoduc Nigeria-Maroc. Abuja cherche des investisseurs

Le Nigeria intensifie ses démarches pour attirer de nouveaux partenaires autour du gazoduc Nigeria-Maroc, un projet stratégique de 25 milliards de dollars visant à acheminer du gaz naturel vers l’Europe via la côte ouest-africaine. Abuja mise sur ce mégaprojet pour valoriser son potentiel gazier et renforcer sa place dans le marché énergétique mondial.

Le 2 juin, le vice-président nigérian Kashim Shettima a rencontré à Abuja des représentants du groupe Vitol, leader mondial du négoce d’énergie. Il a plaidé pour une mobilisation internationale en faveur de ce projet, soulignant l’engagement du président Bola Ahmed Tinubu, qui a lancé une série de réformes économiques et fiscales pour créer un climat d’investissement attractif.

Le gazoduc offshore Nigeria-Maroc, long de plus de 5 000 km, longera les côtes de 13 pays d’Afrique de l’Ouest avant d’atteindre le Maroc, d’où il pourra se connecter aux réseaux européens. Il est considéré comme un levier stratégique pour la sécurité énergétique du continent et pour l’intégration régionale.

« Le Nigeria est avant tout une économie du gaz, plus que du pétrole. Nous détenons la huitième réserve mondiale », a rappelé Shettima, tout en insistant sur la nécessité d’un partenariat technique, en plus du financement, pour mener à bien ce chantier colossal. Il a aussi mis en avant l’exemplarité de Nigeria LNG Limited (NLNG) comme modèle de gouvernance dans le secteur.

En réponse, le directeur financier du groupe Vitol, Jeffrey Dellapina, a assuré que son groupe reste engagé au Nigeria : « Nous sommes présents ici depuis longtemps dans le financement, la distribution, le négoce… Nous avons toujours répondu présent quand l’État avait besoin de soutien. »

Le directeur des affaires publiques de Vitol, Murtala Baloni, a de son côté rappelé que l’entreprise avait déjà investi 300 millions de dollars dans le Project Gazelle, lié à la vente de pétrole brut par la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) pendant la pandémie.

Au Maroc, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a récemment annoncé que l’étude de faisabilité et les études d’ingénierie préliminaires du projet de gazoduc sont désormais terminées. Le tracé optimal a également été défini, confirmant l’avancement de ce projet panafricain à fort potentiel géopolitique et économique.

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