La fusion entre la BMCI et sa filiale BDSI, validée lors d’une assemblée générale extraordinaire le 23 juin, marque un tournant dans la stratégie informatique de la banque. Présentée comme une mesure d’optimisation, l’opération s’apparente surtout à un repli sur les fonctions internes, avec des implications qui dépassent le seul périmètre technique.
En absorbant intégralement BDSI, la BMCI met un terme à un modèle d’externalisation qu’elle juge désormais inadapté à ses ambitions. La promesse d’un système plus agile, plus efficace, masque une réalité moins consensuelle : celle d’un recentrage contraint par la difficulté à maintenir une gouvernance performante à distance.
Les employés de BDSI rejoignent l’organigramme de la banque, mais aucune information n’a été communiquée sur les répercussions concrètes de ce transfert. Le discours officiel évoque une montée en compétences. En l’absence de précisions, l’incertitude domine sur les conditions d’intégration et la pérennité des fonctions absorbées.
La BMCI, qui détenait déjà 100 % du capital de BDSI, n’a pas eu besoin d’augmenter le sien pour finaliser la fusion. L’opération, conclue en interne, s’est déroulée sans mise en débat publique, et sans communication préalable sur le contenu du traité.
Cette restructuration pose une question de fond : la banque est-elle en train de renforcer son socle technique ou de gérer un retrait en douceur d’un schéma devenu insoutenable ? Le pari de l’internalisation repose désormais sur la capacité de la BMCI à absorber l’ensemble des fonctions informatiques de manière cohérente, sans rupture ni surcharge.