Finance islamique. Le Maroc prévoit une nouvelle émission de sukuk en 2025

Finance islamique. Le Maroc prévoit une nouvelle émission de sukuk en 2025
Finance islamique. Le Maroc prévoit une nouvelle émission de sukuk en 2025

Le Maroc s’apprête à revenir sur le marché des sukuk d’ici la fin de l’année 2025, après sept années d’interruption, a annoncé Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors d’une conférence consacrée à la finance islamique à Rabat. L’information, relayée par l’agence Bloomberg, marque une étape stratégique pour relancer la finance participative dans le Royaume.

« Le gouvernement étudie une nouvelle émission de sukuk avant la fin de l’année », a indiqué Jouahri, sans préciser si cette opération sera libellée en dirhams ou en devise étrangère.

Cette annonce intervient alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du monde de football 2030, en co-organisation avec l’Espagne et le Portugal, un événement qui nécessite d’importants investissements dans les infrastructures. Le recours aux instruments de finance islamique, tels que les sukuk, s’inscrit ainsi dans une logique de diversification des sources de financement, notamment pour des projets à fort impact structurant.

Introduite officiellement en 2017, la finance participative peine encore à s’imposer. Le seul sukuk souverain marocain à ce jour a été émis en 2018, pour une maturité de cinq ans, arrivée à échéance en 2023. Depuis, le pays s’est exclusivement tourné vers la dette conventionnelle, comme en avril dernier avec une émission de 2 milliards d’euros sur les marchés internationaux.

Jouahri a reconnu que le cadre actuel reste insuffisant : « L’absence de dette islamique souveraine est problématique. Le secteur participatif ne représente que 2 % de l’actif total du système bancaire. Nous ne sommes pas satisfaits de ces chiffres. »

Le gouverneur de la banque centrale a souligné que les fondations réglementaires sont en place, mais que le développement du secteur reste ralenti par des lenteurs administratives et un déficit de liquidité, freinant l’émission de sukuk, y compris par des acteurs privés.

À ce jour, aucune entreprise marocaine n’a émis de sukuk sur le marché local, alors même que les autorités cherchent à élargir les instruments financiers disponibles, notamment pour financer des chantiers dans des domaines tels que la transition énergétique. « Nous sommes le jeune enfant de la finance islamique, mais nous avons parcouru un chemin considérable depuis 2017 », a résumé Abdellatif Jouahri.

La prochaine émission de sukuk serait donc bien plus qu’un simple levier de financement. Elle symboliserait la relance d’un écosystème participatif que le Maroc souhaite positionner au cœur de sa stratégie d’inclusion financière et de mobilisation de l’épargne pour ses grands projets nationaux.

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