La politique d’assouplissement monétaire menée par Bank Al-Maghrib (BAM) en 2024 a eu un effet tangible sur les conditions de financement dans l’économie. Selon le rapport annuel de la banque centrale, les réductions du taux directeur ont entraîné un recul généralisé des taux débiteurs et créditeurs, avec un impact significatif sur les entreprises, les ménages et le marché obligataire.
Sur le second semestre 2024, les taux débiteurs ont reculé de 35 points de base (pb), atteignant en moyenne 5,08 % au quatrième trimestre. En glissement annuel, la baisse est de 28 pb, avec un effet plus marqué sur les entreprises non financières (-30 pb) que sur les ménages (-15 pb).
Par type de crédit, les facilités de trésorerie et comptes courants débiteurs ont enregistré les baisses les plus importantes (-37 pb), suivis des crédits à la consommation (-19 pb) et des prêts immobiliers (-12 pb). À l’inverse, les crédits à l’équipement ont connu une légère hausse (+8 pb), signalant une dynamique spécifique de ce segment.
Du côté de la rémunération de l’épargne, les taux créditeurs ont également diminué. Les dépôts à 6 mois se sont établis à 2,33 % en moyenne, en baisse de 27 pb, tandis que les dépôts à 1 an ont reculé de 5 pb à 3 %. Le taux minimum des comptes sur carnet, indexé sur les bons du Trésor à 52 semaines, a chuté de 50 pb, s’établissant à 2,48 %.
Le marché des bons du Trésor a pleinement intégré l’orientation baissière de la politique monétaire. Sur le compartiment primaire, les rendements ont reculé sur toutes les maturités : -41 pb pour les bons à 13 semaines, -72 pb à 2 ans, -82 pb à 5 ans, -92 pb à 15 ans et -60 pb à 30 ans
Le marché secondaire a suivi une évolution similaire, avec des baisses allant jusqu’à 90 pb sur certaines maturités longues.
Après une période de stabilité entre juin 2023 et mars 2024, BAM a abaissé son taux directeur de 25 pb en juin, puis de nouveau en décembre 2024, le ramenant à 2,5 %. En conséquence, le taux moyen pondéré du marché interbancaire, resté à 3 % durant les six premiers mois, s’est établi à 2,75 % au second semestre, pour finir à 2,5 % en fin d’année.