Nestlé sous le feu des critiques pour ses Cerelac trop sucrés en Afrique

Nestlé sous le feu des critiques pour ses Cerelac trop sucrés en Afrique
Nestlé sous le feu des critiques pour ses Cerelac trop sucrés en Afrique

Nestlé est de nouveau visée pour ses pratiques sur le continent africain. Une enquête menée par l’ONG suisse Public Eye met en lumière les écarts de formulation des produits pour bébés vendus par le géant agroalimentaire selon les marchés. Les résultats publiés révèlent que les céréales Cerelac commercialisées dans une vingtaine de pays africains contiennent, dans 90 % des cas, du sucre ajouté. Une quantité moyenne de près de six grammes par portion a été relevée, soit l’équivalent d’un cube et demi de sucre.

En Europe, les mêmes références sont proposées sans sucre ajouté. Ce contraste alimente les accusations de politique nutritionnelle à double vitesse. Dans une lettre adressée à la direction de Nestlé, une vingtaine d’organisations africaines dénoncent une stratégie différenciée selon les publics cibles. Elles rappellent qu’un ingrédient jugé superflu en Suisse ne peut être présenté comme acceptable ailleurs. Elles réclament un alignement global sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui préconise de ne pas ajouter de sucre aux aliments destinés aux nourrissons.

Nestlé conteste toute forme de discrimination commerciale. Le groupe affirme offrir, dans chaque région, des gammes avec ou sans sucre ajouté, à des tarifs similaires. Il avance que 97 % de ses marchés disposent déjà d’options sans sucre ajouté et promet une couverture totale d’ici fin 2025.

Le Maroc figure parmi les pays concernés par cette enquête. Les échantillons analysés y révèlent une teneur moyenne de 5,8 grammes de sucre par portion dans les produits Cerelac. Plusieurs associations marocaines se sont jointes aux appels à plus de transparence et à une harmonisation des normes. Elles demandent que tous les enfants soient traités selon les mêmes exigences sanitaires, quelle que soit leur nationalité.

L’OMS alerte depuis plusieurs années sur l’augmentation du surpoids chez les jeunes enfants africains. Leur nombre a presque doublé depuis 1990. Le continent se trouve confronté à une double problématique où malnutrition et excès pondéral coexistent dans un grand nombre de régions. Cette évolution pèse sur les systèmes de santé, souvent fragiles, et alimente les inquiétudes des ONG, qui insistent sur la nécessité de garantir à chaque enfant une alimentation saine et équilibrée.

Sous pression, plusieurs États africains réfléchissent désormais à durcir leurs réglementations. Des pistes sont à l’étude, comme l’instauration de systèmes d’étiquetage plus lisibles, inspirés du nutri-score, encore largement absents des rayons en Afrique. Cette affaire pourrait accélérer le débat sur la responsabilité des industriels de l’agroalimentaire face aux enjeux de santé publique dans les pays du Sud.

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