Le Maroc espère faire entrer le Caftan dans le cercle prestigieux du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. L’examen officiel de sa candidature est prévu en décembre, à l’occasion de la 20e session du Comité intergouvernemental de l’organisation onusienne, qui se tiendra à New Delhi du 8 au 13 décembre.
Derrière ce dossier intitulé « Caftan marocain : art, traditions et savoir-faire », c’est tout un pan de l’histoire vestimentaire du Royaume qui est mis en lumière. Depuis des siècles, cette tenue emblématique accompagne les grandes étapes de la vie marocaine. Sa transmission se fait au sein des familles, entre générations, mais aussi dans les ateliers des maîtres artisans.
Le caftan, qui combine influences arabes, amazighes et juives, se distingue par la richesse de ses finitions. Tissus nobles, broderies à la main, fils de soie ou d’or, boutons façonnés, passementerie complexe : chaque pièce reflète un patrimoine technique et esthétique ancré dans les régions et les époques. Le style varie selon les villes, les coutumes et les cérémonies, mais l’identité reste intacte.
Aujourd’hui, le caftan ne se cantonne plus aux salons ou aux célébrations. Il s’invite sur les scènes de mode internationales. Lors de la dernière Tokyo Couture Week, il a attiré tous les regards. Et récemment encore, l’actrice canadienne Sandra Oh apparaissait en caftan marocain sur l’affiche du film “Good Fortune”, symbole d’un vêtement devenu ambassadeur culturel.
Ce rayonnement, porté par une nouvelle génération de stylistes marocains, nourrit une popularité grandissante à l’étranger. Ces créateurs réinventent le caftan, l’adaptent aux tendances, sans trahir ses racines. Ils font dialoguer patrimoine et modernité, savoir-faire et création.
L’UNESCO examinera cette candidature parmi une cinquantaine d’autres, venues du monde entier. À ce jour, son registre du patrimoine culturel immatériel comprend près de 800 éléments issus de 150 pays. Cette reconnaissance permet non seulement de valoriser des pratiques culturelles vivantes, mais aussi de soutenir leur transmission dans le temps.
Pour le Maroc, l’inscription du caftan serait une reconnaissance internationale d’un héritage toujours vivant, qui continue de se réinventer sans rien perdre de son âme.




