Face à l’avancée du désert et à la raréfaction de l’eau, le Maroc s’apprête à lancer un projet d’adaptation climatique d’envergure dans le bassin du Draâ, l’un des écosystèmes les plus vulnérables du pays. Le Royaume négocie actuellement un financement de 10 millions de dollars auprès du Fonds mondial d’adaptation, destiné à soutenir un programme intégré de préservation et de résilience des oasis.
Portée par l’Agence pour le développement agricole (ADA), l’initiative prévoit la réhabilitation des infrastructures hydrauliques, la protection contre l’ensablement et les incendies, ainsi que la promotion d’activités économiques durables. Objectif : renforcer la résilience écologique, sociale et économique des communautés locales face aux effets croissants du réchauffement climatique.
Le projet s’articule autour de deux volets principaux. Le premier concerne la protection des écosystèmes oasiens à travers la construction et la rénovation d’ouvrages hydrauliques, la consolidation de terres agricoles, la mise en place de systèmes d’alerte anti-incendie et la valorisation de l’Acacia raddiana, ressource locale à fort potentiel économique. Le second volet cible la diversification des revenus : formation à la gestion de l’eau, soutien à l’entrepreneuriat féminin et des jeunes, développement de l’agriculture biologique, de l’artisanat et de l’écotourisme. Le programme, mis en œuvre par l’ORMVA d’Ouarzazate, couvrira la période 2026-2030 et bénéficiera à plus d’un demi-million de personnes.
Dans un contexte marqué par des sécheresses récurrentes et une chute de 32 % des précipitations depuis 2019, le Maroc fait face à une crise hydrique structurelle. Le pays, désormais considéré comme un point chaud climatique, enregistre une hausse moyenne des températures de 0,2 °C par décennie, dépassant la moyenne mondiale. Ce projet, inscrit dans la stratégie nationale de développement durable et d’adaptation climatique, représente une réponse concrète à la dégradation rapide des zones oasiennes, essentielles pour l’équilibre écologique et la sécurité alimentaire du Sud marocain.